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Déficit en décarboxylase des acides aminés aromatiques
Définition
Maladie neurométabolique rare et grave, d'origine génétique, associée à des manifestations cliniques en lien avec une altération de la synthèse de la dopamine, de la noradrénaline, de l'adrénaline et de la sérotonine. Généralement, les signes cliniques sont : une hypotonie musculaire précoce, des troubles du mouvement (crise oculogyrique, dystonie), un retard de développement, le ptosis et des symptômes non moteurs (troubles du sommeil, irritabilité, transpiration excessive et congestion nasale).
ORPHA:35708
Niveau de classification : PathologieRésumé
Epidémiologie
L'incidence globale du déficit en décarboxylase des acides aminés aromatiques (AADC) est inconnue. Depuis la première description, plus de 150 cas ont été décrits dans la littérature médicale.
Description clinique
Le déficit en AADC apparaît généralement dès l'enfance et se manifeste par une hypotonie musculaire, des crises oculogyres et un retard de développement. Les autres caractéristiques de la maladie sont des troubles de la thermorégulation, le dysfonctionnement du système nerveux autonome, les troubles du sommeil, la dystonie, la congestion nasale, les problèmes d'alimentation et la déficience intellectuelle. L'âge d'apparition des premiers symptômes est compris entre la période néonatale et 12 mois (entre 2 à 3 mois en moyenne). La majorité des patients décrits dans la littérature médicale présentent un phénotype sévère avec un trouble profond du développement moteur, tandis que certains présentent un phénotype allant de léger à modéré et sont capables de marcher de façon autonome et préservent leur indépendance fonctionnelle dans les activités quotidiennes. Les symptômes seraient susceptibles d'évoluer avec l'âge.
Etiologie
La décarboxylase acide L-aminé aromatique (AADC), codée par le gène DDC (en 7p12.2-p12.1), est l'enzyme finale dans la biosynthèse des neurotransmetteurs monoamine sérotonine et dopamine ; la dopamine est le précurseur de la norépinéphrine et de l'épinéphrine. Par la suite, le déficit de l'enzyme AADC entraîne un grave déficit combiné de sérotonine, de dopamine, de norépinéphrine et d'épinéphrine.
Méthode(s) diagnostique(s)
Le diagnostic repose sur le dosage des amines biogènes dans le liquide céphalorachidien (LCR), le test de mesure de l'activité enzymatique dans le plasma et l'analyse mutationnelle. En outre, dans le cadre des programmes de dépistage des nouveau-nés, on propose la mesure du 3-0-méthyldopa (3-OMD) dans la tache de sang séché, déjà disponible dans le cadre de certains programmes.
Diagnostic(s) différentiel(s)
Les symptômes cliniques du déficit en AADC peuvent se chevaucher avec d'autres troubles primaires du métabolisme des amines biogènes de la tétrahydrobioptérine (BH4) qui devraient être différenciés par une analyse biochimique du LCR dans un premier temps. Le déficit en PNPO (pyridoxamine 5'-phosphate oxydase) peut présenter un schéma biochimique similaire dans le LCR mais un tableau clinique différent.
Diagnostic prénatal
Un diagnostic biochimique prénatal du déficit en AADC pourrait être possible en mesurant le 3-O-méthyldopa (3-OMD), le 5-HTP et la L-Dopa dans le liquide amniotique ou le plasma foetal. Cependant, si les deux variants génétiques responsables de la maladie sont connus, la méthode la plus fiable du diagnostic prénatal est l'analyse génétique des villosités choriales ou des cellules du liquide amniotique. Cette option devrait être proposée aux porteurs de mutations du déficit en AADC, en particulier lorsque le cas index est connu.
Conseil génétique
Le mode de transmission est autosomique récessif ; lorsque les deux parents sont des porteurs sains, le risque de transmission de la maladie à la descendance est de 25 %. Le conseil génétique concernant la transmission, le risque de récurrence et la maladie en tant que telle est très important pour les familles touchées.
Prise en charge et traitement
Le traitement du déficit en AADC est difficile car les symptômes sont réfractaires, en particulier dans les cas sévères. Le traitement à administrer est complexe et repose sur des agonistes de la dopamine, des inhibiteurs de la monoamine oxydase, le phosphate de pyridoxine, des médicaments ayant un effet anticholinergique et antiépileptique. Diverses approches thérapeutiques de soutien (physiothérapie, orthophonie) sont recommandées. Lors d'essais cliniques, la thérapie génique a permis une amélioration sur la plan clinique (réduction de la fréquence des crises oculogyres, récupération du poids et amélioration de la capacité à s'asseoir, à marcher et à parler et ce, sur une période de cinq ans). Le traitement est en attente d'AMM en Europe.
Pronostic
Le pronostic dépend principalement de la sévérité de la maladie. La corrélation entre le génotype et le phénotype n'apparaît pas clairement, mais certaines mutations sont associées au phénotype sévère. La littérature médicale fait état d'un risque important de mortalité infantile chez les patients présentant une forme sévère de la maladie.
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