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Epilepsie frontale à crises nocturnes autosomique dominante
Définition
Trouble épileptique rare caractérisé par une dystonie intermittente et/ou des mouvements choréo-athétoïdes survenant pendant le sommeil. Les crises motrices en séries de survenue nocturne sont le plus souvent stéréotypées et brèves.
ORPHA:98784
Niveau de classification : Pathologie- Synonyme(s)
:
- ADNFLE
- Epilepsie hypermotrice du sommeil autosomique dominante
- Prévalence : Inconnu
- Hérédité : Autosomique dominante
- Âge d'apparition : Adulte, Enfance, Adolescence
- CIM-10 : G40.0
- CIM-11: 8A61.4Y
- OMIM : 600513 603204 605375 610353 615005
- UMLS : C3696898
- MeSH : C579932
- GARD: 11918
- MedDRA : -
Résumé
Epidémiologie
À ce jour, des cas concernant plus de 100 familles ont été décrits dans la littérature. La maladie touche autant les hommes que les femmes.
Description clinique
L'âge d'apparition varie entre 3 et 47 ans (généralement < 20 ans, avec un pic pendant l'enfance). L'épilepsie frontale à crises nocturnes autosomique dominante (ADNFLE pour autosomal dominant nocturnal frontal lobe epilepsy) est définie par différents événements moteurs de complexité et de durée croissantes, survenant pendant le sommeil à mouvements oculaires non rapides (NREM), notamment par des mouvements stéréotypés de courte durée (2 à 4 secondes) affectant les membres, la musculature axiale et/ou la tête ; des éveils paroxystiques caractérisés par des éveils soudains et brefs (5 à 10 secondes) parfois accompagnés de mouvements stéréotypés, de vocalisations et de peur ; et des crises majeures (20 à 30 secondes), caractérisées par une posture tonique ou dystonique asymétrique, ou des mouvements complexes (poussée pelvienne, pédalage, mouvements choréo-athétoïdes et balistiques des membres). Certains patients peuvent présenter des comportements déambulatoires ictaux souvent associés à une expression de frayeur. La fréquence est très variable, allant de 5 crises par nuit à 5 crises par an. Une dyskinésie diurne, des crises généralisées et des auras peuvent survenir. L'intelligence est généralement préservée ou légèrement altérée et une comorbidité psychiatrique peut apparaître. Une dyskinésie paroxystique hypnogénique (DPH), charactérisée auparavant comme une forme de dyskinésie paroxystique, est désormais considérée comme une ADNFLE.
Etiologie
L'ADNFLE résulte d'un dysfonctionnement des boucles thalamo-corticales. Les gènes impliqués sont les CHRNA4 (20q13.33), CHRNB2 (1q21.3), CHRNA2 (8p21), KCNT1 (9q34.3), DEPDC5 (22q12.3), CRH (8q13) et CABP4 (11q13.2).
Méthode(s) diagnostique(s)
Le diagnostic repose principalement sur des antécédents cliniques d'au moins l'un des quatre critères suivants : durée de l'épisode avec signes moteurs inférieure à 2 minutes ; vocalisation non structurée pendant l'épisode ; survenue d'une aura précédant la crise motrice ; antécédents de crises tonicocloniques pendant le sommeil. Le diagnostic est également réalisé par l'enregistrement des crises par vidéo polysomnographie nocturne (V-PSG) et confirmé par un dépistage génétique.
Diagnostic(s) différentiel(s)
Le diagnostic différentiel vise à écarter la dyskinésie paroxystique, l'épilepsie focale familiale à foyers variables, le syndrome des jambes sans repos, les troubles des mouvements périodiques des membres (PLMS), le trouble comportemental en sommeil paradoxal (TCSP), les crises de panique nocturnes, les parasomnies liées au sommeil sans mouvements rapides des yeux (NREM), le syndrome d'apnée obstructive du sommeil et les troubles de l'éveil.
Conseil génétique
La transmission est autosomique dominante avec une pénétrance allant de 60 % à 80 %. Une forte hétérogénéité intrafamiliale a été décrite. Des cas sporadiques peuvent s'observer.
Prise en charge et traitement
Le traitement de choix de l'ADNFLE comprend l'administration de la carbamazépine (200 à 1 000 mg/jour). La carbamazépine permet d'enrayer les crises dans 20 % des cas, et apporte un soulagement significatif (réduction d'au moins 50 % des crises) dans 48 % des cas. L'oxcarbazépine, le topiramate et l'acétazolamide (en traitement d'appoint) peuvent également être administrés. Des patchs transdermiques de nicotine peuvent être efficaces chez les patients réfractaires aux médicaments antiépileptiques standards. La quinidine, un bloqueur des canaux potassiques, n'a été signalée comme agent à potentiel thérapeutique que chez quelques patients présentant une mutation du gène KCNT1 impliquée dans l'ADNFLE et l'épilepsie du nourrisson avec crises focales migrantes (EIMFS). Le traitement chirurgical peut être indiqué pour les patients résistant aux médicaments, tant pour traiter les crises que les troubles du sommeil liés à l'épilepsie. Des tests neuropsychologiques et une évaluation psychiatrique sont conseillés pour les personnes atteintes d'ADNFLE.
Pronostic
L'ADNFLE persiste au cours de la vie mais n'est pas progressive. Lorsqu'une personne atteint l'âge moyen, les crises peuvent devenir plus légères et moins fréquentes.
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Informations supplémentaires
Article de synthèse
- Revue
- English (2014) - Curr Neurol Neurosci Rep
- Revue de génétique clinique
- English (2023) - GeneReviews


Informations complémentaires
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