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Syndrome d'ataxie-apraxie oculo-motrice type 1
Définition
Ataxie cérébelleuse autosomique récessive rare, caractérisée par une ataxie cérébelleuse progressive associée à une apraxie oculomotrice, une neuropathie sévère et une hypoalbuminémie.
ORPHA:1168
Niveau de classification : PathologieRésumé
Epidémiologie
L'ataxie-apraxie oculo-motrice de type 1 (AOA1) représente 3,6 % de toutes les ataxies cérébelleuses récessives autosomiques (ARCA) au Portugal ; au Japon, l'AOA1 semble être la cause la plus fréquente d'ataxies cérébelleuses autosomiques récessives (ARCA). Dans une cohorte de 227 patients d'origine principalement française atteints d'ataxie cérébelleuse progressive et sélectionnés une fois exclue l'ataxie de Friedreich, la fréquence relative de l'AOA1 était de 5 %.
Description clinique
L'AOA1 se manifeste par une ataxie cérébelleuse apparaissant entre 2 et 6 ans (soit un âge moyen d'apparition de 4,3 ans), et se caractérise par un déséquilibre progressif de la marche, suivi de la dysarthrie, puis de la dysmétrie des membres. Plus tard, le tableau clinique est dominé par la neuropathie motrice axonale périphérique. L'apraxie oculomotrice (OMA, incapacité à coordonner les mouvements des yeux et de la tête : l'obtention d'une vision latérale est précédée d'un mouvement de la tête) est présente chez presque tous les patients atteints d'AOA1. La chorée se manifeste dès le début chez 80 % des patients et la dystonie des membres supérieurs (voir ce terme) chez environ 50 % des patients. Parmi les autres caractéristiques, on distingue des ondes carrées (square wave jerks), une poursuite saccadique et le nystagmus se manifestant dans le regard, une aréflexie suivie d'une neuropathie périphérique sévère. On observe une déficience intellectuelle variable.
Etiologie
L'AOA1 résulte de mutations dans le gène APTX (9p13.3) qui code pour l'aprataxine jouant un rôle important dans la réparation des cassures simple-brin de l'ADN. La plupart des mutations identifiées jusqu'à présent sont localisées dans les exons 5, 6 et 7. Certaines corrélations ont été établies entre le génotype et le phénotype : par exemple, le phénotype choréique grave et persistant est associé aux mutations A198V, les mutations tronquées sont associées à une apparition plus précoce et les délétions à un phénotype plus sévère et à une déficience intellectuelle.
Méthode(s) diagnostique(s)
Le diagnostic de l'AOA1 est basé sur les résultats cliniques, l'évolution progressive, l'absence de signes extraneurologiques et les antécédents familiaux. Les résultats de l'électromyographie révèlent une neuropathie axonale sensori-motrice sévère. Les enregistrements oculographiques montrent des latences normales, des saccades hypométriques, une diminution du gain moyen en amplitude et des saccades réparties en plusieurs saccades successives. L'imagerie par résonance magnétique cérébrale montre une atrophie cérébelleuse. L'hypoalbuminémie et l'hypercholestérolémie sont habituelles (la durée de la maladie est positivement corrélée avec le cholestérol et négativement corrélée avec le taux d'albumine). Le diagnostic est confirmé par l'analyse moléculaire du gène APTX.
Diagnostic(s) différentiel(s)
Le diagnostic différentiel vise à écarter l'ataxie de Friedreich, l'ataxie par déficit en vitamine E, l'AOA2, l'ataxie-télangiectasie, l'ataxie-télangiectasie-like, l'ataxie spastique autosomique récessive de type Charlevoix-Saguenay (voir ces termes).
Diagnostic prénatal
Le dépistage des porteurs dans des familles à risque et les tests prénataux sont possibles si les deux allèles responsables de la maladie dans une famille sont connus.
Conseil génétique
Le mode de transmission de l'AOA1 est autosomique récessif. Le conseil génétique est recommandé, car les frères et soeurs d'un individu affecté ont chacun 25 % de risques d'être affectés, 50 % de risques d'être des porteurs asymptomatiques et 25 % de risques de n'être ni affectés ni porteurs.
Prise en charge et traitement
Il n'existe pas de traitement spécifique de l'AOA1 et la prise en charge consiste essentiellement en un traitement de soutien. Celui-ci repose sur la physiothérapie pour traiter les incapacités résultant de l'ataxie cérébelleuse et de la neuropathie périphérique ; un soutien pédagogique pour compenser les difficultés de lecture et d'écriture, l'orthophonie pour la dysarthrie et les troubles cognitifs. Un régime pauvre en cholestérol et un traitement hypolipidémiant sont recommandés. Un suivi de routine par un neurologue ou un neurogénéticien est recommandé. Certains essais thérapeutiques sont en cours, comme l'évaluation de l'efficacité de la coenzyme Q10 dans l'évolution de la maladie.
Pronostic
L'AOA1 est une maladie neurodégénérative progressive et la plupart des patients sont en fauteuil roulant entre sept à dix ans après le début de la maladie.
Informations supplémentaires
Professionnels
- Recommandations pour la pratique clinique
- Deutsch (2012)
- Revue de génétique clinique
- English (2015)
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