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Diabète néonatal transitoire
Définition
Forme génétiquement hétérogène de diabète néonatal, caractérisée par une hyperglycémie se manifestant pendant la période néonatale, avec une période de rémission pendant la petite enfance suivie d'une récidive à un stade ultérieur de la vie chez la plupart des patients.
ORPHA:99886
Niveau de classification : PathologieRésumé
Epidémiologie
La prévalence estimative du diabète néonatal se situe entre 1/95 000 et 1/400 000 naissances vivantes. Environ 50 % des cas de diabète néonatal sont transitoires (DNT pour diabète néonatal transitoire) et 50 % sont permanents (DNP pour diabète néonatal permanent). La maladie a été rapportée chez tous les groupes ethniques et touche autant les garçons que les filles.
Description clinique
Les signes cliniques cardinaux incluent : retard sévère de croissance intra-utérin, hyperglycémie (dans la première semaine de vie, ayant débuté en période néonatale et se résolvant généralement vers 18 mois) et déshydratation. Les anomalies congénitales les plus fréquentes sont une macroglossie et une hernie ombilicale. Divers signes cliniques associés, tels qu'une dysmorphie faciale, une surdité, des anomalies neurologiques (en règle générale, pas d'épilepsie), cardiaques, métaboliques, rénales ou des voies urinaires, sont rapportés. Dans un premier temps, les nourrissons ont généralement besoin d'insuline, mais ce besoin diminue progressivement avec le temps. Un retard de développement et des difficultés d'apprentissage peuvent également être observés. Les femmes ayant développé un DNT dans la petite enfance sont à risque de récidive pendant la grossesse. L'acidocétose est généralement absente (hormis chez les patients porteurs de mutations des gènes KCNJ11 et ABCC8).
Etiologie
Le DNT est causé par des altérations du chromosome 6q24 à type de disomie uniparentale paternelle, de duplication partielle du chromosome d'origine paternelle ou d'empreinte maternelle relâchée en 6q24. Toutes ces altérations entraînent une surexpression des gènes soumis à empreinte parentale au niveau du locus 6q24, très probablement PLAGL1 (6q24-q25) et HYMAI (6q24.2). Les mutations hétérozygotes des gènes KCNJ11 (11p15.1) et ABCC8 (11p15.1) représentent 26 % des cas. La responsabilité de mutations homozygotes ou hétérozygotes composites du gène ZFP57 (6p22.1) a aussi été rapportée dans le DNT.
Méthode(s) diagnostique(s)
Le diagnostic repose sur les signes cliniques de DNT et sur l'hyperglycémie. Il est confirmé par des tests de laboratoire qui mettent en évidence des concentrations plasmatiques anormales en insuline et par un test génétique moléculaire.
Diagnostic(s) différentiel(s)
Les diagnostics différentiels visent à écarter le DN permanent, le syndrome DEND (épilepsie, hypotonie et retard de développement en plus d'un diabète sucré), le syndrome DEND intermédiaire, le syndrome de Wolcott-Rallison, ainsi que toutes les autres formes syndromiques de diabète sucré néonatal.
Diagnostic prénatal
Le diagnostic prénatal repose sur l'identification d'une anomalie génétique particulière dans la famille mais son utilisation en contexte clinique est limitée.
Conseil génétique
L'arbre généalogique peut révéler une anomalie de l'empreinte génomique. Des cas sporadiques avec des mutations de novo ont été rapportés, ainsi que des modes de transmission autosomiques récessifs et autosomiques dominants, compliquant le conseil génétique. En cas de disomie uniparentale (partielle), le risque de récurrence est probablement proche de zéro. En cas de duplication partielle, il existe un risque de récurrence.
Prise en charge et traitement
Un diagnostic précoce et un traitement approprié sont essentiels. Le traitement initial repose principalement sur la réhydratation et l'injection intraveineuse d'insuline. Toutefois, certains nourrissons ne nécessitent pas d'insulinothérapie. L'insuline peut être administrée très tôt par voie sous-cutanée ou par pompe à insuline, et l'insulinothérapie peut être arrêtée lorsque le taux de glycémie est stabilisé. En cas de récidive du diabète sucré, dont les signes caractéristiques ne sont pas bien définis, certains patients peuvent n'être traités que par un régime alimentaire spécifique alors que d'autres ont besoin de sulfonylurées par voie orale ou d'une insulinothérapie.
Pronostic
En temps normal, l'insulinothérapie permet rapidement aux enfants de rattraper leur retard de croissance ; à l'âge de deux ans, ils présentent souvent une taille et un poids normaux pour leur âge. Le diabète peut récidiver pendant l'enfance, à la puberté ou plus tard à l'âge adulte chez environ 85 % des patients. Le pronostic est généralement favorable, mais il dépend de la réhydratation qui doit se faire en temps opportun et du contrôle adéquat des éventuelles complications.
Informations supplémentaires
Article pour tout public
Professionnels
- Article de synthèse
- Español (2015, pdf)
- Guide pour le test génétique
- English (2014)
- Revue de génétique clinique
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