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Rétinoschisis lié à l'X
Définition
Maladie rare affectant plusieurs structures de l'oeil, caractérisée par une diminution de l'acuité visuelle chez les hommes en raison d'une dégénérescence maculaire juvénile. Des signes cliniques tels que l'hémorragie du vitré, le décollement de la rétine et le glaucome néovasculaire peuvent être observés à un stade avancé.
Résumé
Epidémiologie
La prévalence estimée du rétinoschisis lié à l'X (XLRS) se situe entre 1/5 000 et 1/25 000 hommes dans le monde.
Description clinique
La XLRS est une maladie maculaire bilatérale symétrique qui apparaît au cours de la première décennie de la vie. Elle se manifeste par des troubles visuels et des difficultés de lecture. Dans les cas sévères, on peut également observer un nystagmus. Les cas graves impliquent un décollement de la rétine concernant la pleine épaisseur qui entraîne une baisse de la vision ou la cécité. Une hémorragie vitréenne, un décollement de la rétine et un glaucome néovasculaire peuvent être à l'origine d'une détérioration visuelle sévère aux stades les plus avancés de la maladie. Il existe une corrélation entre l'acuité visuelle, l'âge du patient et les caractéristiques de l'OCT. Il existe une variabilité clinique. Les femmes affectées présentent rarement une déficience visuelle.
Etiologie
La maladie est causée par des mutations du gène RS1 (Xp22.2-p22.1), y compris des mutations de type faux sens, non-sens, décalage de cadre et site d'épissage, des délétions et des insertions. Le RS1 code pour la rétinoschisine, une protéine adhésive, localisée dans les photorécepteurs et les cellules bipolaires, et sécrétée dans la matrice extracellulaire. Dans la rétine adulte, la rétinoschisine est essentielle au maintien de l'intégrité structurelle et fonctionnelle de la rétine et participe aux voies moléculaires au niveau de la synapse bipolaire des photorécepteurs.
Méthode(s) diagnostique(s)
Le diagnostic de XLRS peut être porté cliniquement, sur l'aspect du fond d'oeil. L'examen du fond d'oeil montre des modifications microkystiques de la région maculaire de la rétine et des zones de clivage de la couche de fibres nerveuses, ou schisis (motif de roue à rayons), et des voiles vitréens. L'électrorétinogramme (ERG) montre généralement un dysfonctionnement généralisé du système des cônes avec une réduction de l'amplitude de l'onde bêta et une préservation relative de l'onde alpha négative à l'ERG scotopique (bâtonnets électronégatifs et ERG mixte) et un ERG photopique normal. La tomographie par cohérence optique (OCT) montre des zones de schisis dans la région maculaire. Il existe également des antécédents familiaux compatibles avec une transmission liée au chromosome X. L'analyse génétique moléculaire par séquençage direct du gène RS1 permet de détecter des mutations chez environ 90 % des patients. Les panels NGS pour les dystrophies rétiniennes héréditaires, y compris le gène RS1, représentent également une approche appropriée.
Diagnostic(s) différentiel(s)
Le diagnostic différentiel vise à écarter la rétinite pigmentaire et le syndrome de Goldmann-Favre. La présence d'une transmission autosomique récessive, d'une nyctalopie sévère, d'une rétinopathie pigmentaire et d'ondes alpha et bêta réduites sur l'électrorétinogramme (ERG) permet de différencier le syndrome de Goldmann-Favre du XLRS.
Conseil génétique
Il existe plus de 290 mutations décrites dans le RS1, la plupart étant des mutations faux-sens (environ 51 %). Des variants non-sens, d'épissage, de petits indels et des CNVs ont également été rapportés. Le syndrome XLRS est lié à l'X, une femme porteuse ayant un risque de 50 % de transmettre la mutation à sa descendance. Le dépistage des femmes apparentées à risque et le diagnostic prénatal en cas de grossesse à risque sont possibles si la mutation du RS1 a été identifiée chez un membre de la famille.
Prise en charge et traitement
La prise en charge comporte des bilans ophtalmologiques réguliers pour suivre l'évolution du XLRS. De plus, les patients doivent être informés du risque de complications ophtalmologiques (décollement de rétine, hémorragie vitréenne, cataracte ou strabisme) pouvant relever d'un traitement chirurgical. L'éducation des patients et un suivi rapproché sont les seules stratégies permettant la détection et le traitement précoces des complications pouvant mettre en jeu le pronostic visuel.
Pronostic
L'évolution du XLRS est caractérisée par une détérioration lente de la vision jusqu'à l'adolescence, puis une relative stabilisation chez la plupart des adultes jeunes. La maladie n'évolue plus jusqu'à la quarantaine ou la cinquantaine, période habituellement marquée par un net déclin de l'acuité visuelle.
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