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Epilepsie focale migrante
Définition
Encéphalopathie développementale rare avec épilepsie caractérisée par l'apparition de crises épileptiques dans les premiers mois de vie et de crises focales prenant origine de manière indépendante dans les deux hémisphères, et marquée par une pharmacorésistance et des troubles cognitifs sévères de long terme.
ORPHA:293181
Niveau de classification : Pathologie- Synonyme(s)
:
- Epilepsie avec crises partielles migrantes malignes
- Epilepsie partielle migrante
- MMPEI
- MMPSI
- MPEI
- MPSI
- Prévalence : <1 / 1 000 000
- Hérédité : Autosomique dominante ou Autosomique récessive ou Récessive liée à l'X
- Âge d'apparition : Petite enfance, Néonatal
- CIM-10 : G40.0
- OMIM : 613722 614959 615338 616645
- UMLS : -
- MeSH : -
- GARD: 12919
- MedDRA : -
Résumé
Epidémiologie
La prévalence estimative de l'épilepsie focale migrante (EFM) est d'environ 1/900 000 enfants. La maladie touche autant les garçons que les filles.
Description clinique
Les crises apparaissent dans les six premiers mois de vie, généralement pendant la période néonatale. Elles sont initialement peu fréquentes et prennent la forme de crises cloniques ou toniques motrices focales. Chez certains patients, les crises sont difficiles à identifier et se traduisent par un arrêt moteur et de légers signes d'atteinte du systèmes moteur, ainsi que par des signes prédominants d'atteinte du système nerveux autonome. La fréquence des crises augmente rapidement et un état de mal épileptique est couramment observé. Lorsque la maladie se déclare, les crises focales prennent origine de manière indépendante dans les deux hémisphères et peuvent migrer d'une région à une autre. La pharmacorésistance des crises est élevée. Le statut neurologique se détériore progressivement avec une aggravation des crises, entraînant une hypotonie progressive, une perte de contact visuel et un arrêt ou une régression du développement psychomoteur. La plupart des patients développent une microcéphalie avant l'âge de 1 an.
Etiologie
L'étiologie génétique est inconstante ; elle est identifiée chez 70 % des enfants. La moitié d'entre eux sont porteurs de mutations de type gain de fonction du gène KCNT1 (en 9q34.4). Dans les autres cas, les gènes pathogènes peuvent inclure SCN2A (2q24.3), KCNQ2 (20q13.33), PLCB1 (20p12.3), TBC1D24 (16p13.3), PIGA (Xp22.2), SCN1A (2q24.3), SLC25A22 (11p15.5) et SLC12A5 (20q13.12). Dans certains cas particuliers, les gènes pathogènes identifiés sont les suivants : GABRA1, GABRB1, ATP1A3, CDKL5 et ITPA.
Méthode(s) diagnostique(s)
Le diagnostic repose sur l'examen clinique et les résultats de l'électroencéphalographie (EEG). L'activité de fond de l'EEG peut être normale en début de maladie, mais un ralentissement diffus de cette activité est observé au fil du temps. En début de maladie, les crises peuvent être difficiles à identifier. Des enregistrements vidéo de l'EEG sont donc nécessaires afin d'identifier les crises et le tracé de l'EEG ictal. On observe des décharges rythmiques (thêta) affectant diverses régions corticales de manière consécutive lors d'un même épisode de crises épileptiques, d'où le terme « migrant » dans le nom de la maladie. Au fil du temps, on observe des décharges multifocales chez tous les patients. Dans de rares cas, une hypsarythmie est rapportée. L'imagerie par résonance magnétique (IRM) cérébrale est généralement normale en début de maladie et peut ensuite révéler une atrophie cérébrale diffuse à mesure que la maladie progresse. Un retard de myélinisation avec hypersignal de la substance blanche à l'IRM et une baisse de du N-acétylaspartate observée par spectroscopie par résonance magnétique sont souvent rapportés dans les premiers mois de la maladie. Un dépistage génétique moléculaire doit être proposé afin d'identifier le variant pathogène causal.
Diagnostic(s) différentiel(s)
Le diagnostic différentiel vise à écarter d'autres encéphalopathies développementales avec épilepsie se manifestant pendant la période néonatale, notamment lorsque des crises multifocales et des anomalies à l'EEG sont observées.
Diagnostic prénatal
Un diagnostic génétique prénatal peut être réalisé lorsque la mutation pathogène est connue dans la famille.
Conseil génétique
Chez la majorité des patients, les mutations de KCNT1 sont de novo. Dans quelques familles où la mutation de KCNT1 a été identifiée, le mode de transmission est autosomique dominant avec une pénétrance et une expressivité inconstantes. Un conseil génétique est vivement recommandé pour tous les patients dont l'étiologie génétique est connue. Selon le gène causal, la maladie peut être autosomique dominante, autosomique récessive ou liée au chromosome X.
Prise en charge et traitement
Les crises épileptiques sont souvent difficiles à traiter et peuvent persister à l'âge adulte, malgré la prise d'anti-épileptiques. Aucun anti-épileptique ne s'est avéré à ce jour plus efficace pour réduire la fréquence et la durée des crises. Il convient d'éviter la sur-médication et un suivi en centre de référence est recommandé.
Pronostic
Le pronostic est défavorable puisque les patients souffrent de crises récurrentes pharmacorésistantes, de troubles neurologiques sévères, de microcéphalie acquise et ont une espérance de vie réduite, bien qu'une évolution plus lente ait été rapportée chez quelques enfants. Certains patients présentent également une dysmotilité gastro-intestinale sévère et des anomalies du mouvement.
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