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Syndrome de Senior-Loken
Définition
Maladie oculo-rénale autosomique récessive très rare, caractérisée par l'association d'une néphronophtise, d'une néphropathie tubulo-interstitielle chronique et d'une dystrophie rétinienne.
ORPHA:3156
Niveau de classification : Pathologie- Synonyme(s)
:
- Néphronophtise avec dystrophie rétinienne
- SLSN
- Syndrome de dysplasie rénale-aplasie rétinienne
- Prévalence : <1 / 1 000 000
- Hérédité : Autosomique récessive
- Âge d'apparition : Adolescence, Adulte, Enfance, Petite enfance
- CIM-10 : Q61.5
- OMIM : 266900 606995 606996 609254 610189 613615 614845 616307 616629
- UMLS : C0403553
- MeSH : C537580
- GARD: 322
- MedDRA : -
Résumé
Epidémiologie
La prévalence mondiale est estimée à environ 1/1 000 000.
Description clinique
La maladie se manifeste généralement dans les deux premières décennies de vie par une association de néphronophtise (NPH) et de dégénérescence rétinienne. En fonction du contexte génétique, le tableau clinique est déterminé par l'atteinte oculaire ou la maladie rénale chronique. Les symptômes caractéristiques de la néphronophtise (NPH) sont une polyurie, une polydipsie, une énurésie secondaire et une anémie. La maladie rénale chronique évolue généralement lentement vers une insuffisance rénale terminale (IRCT). L'atteinte oculaire se traduit par une perte visuelle congénitale ou précoce, due à une dystrophie rétinienne (amaurose congénitale de Leber) ou à un phénotype plus léger déterminé par une restriction du champ visuel tubulaire à progression lente et une cécité nocturne (dégénérescence tapéto-rétinienne). L'examen du fond d'oeil met en évidence des altérations atrophiques et pigmentaires de la rétine de sévérité variable. Dans de rares cas, d'autres signes peuvent être associés : fibrose hépatique, obésité et troubles neurologiques.
Etiologie
Le syndrome de Senior-Loken (SLS) est une ciliopathie génétiquement hétérogène. Les mutations de 10 gènes différents ont été décrites dans la littérature, à savoir, (NPHP1, INVS, NPHP3, NPHP4, IQCB1, CEP290, SDCCAG8, WDR19, CEP164 et TRAF3IP1). Ces gènes codent pour les protéines du cil primaire jouant un rôle essentiel dans le développement et le fonctionnement de plusieurs types de cellules, notamment les cellules photoréceptrices de la rétine et les cellules de l'épithélium tubulaire rénal. L'expressivité des différentes manifestations extra-rénales pourraient être influencée par des interactions épistatiques, une transmission oligogénique ou des gènes modificateurs.
Méthode(s) diagnostique(s)
Un bilan rénal complet (fonction rénale, analyse urinaire et échographie abdominale) et ophtalmologique (fond d'oeil, acuité visuelle, des défauts de réfraction, de la vision des couleurs, de l'oculomotricité et électrorétinogramme) sont recommandés. Un bilan hépatique visant à exclure une fibrose hépatique (exploration fonctionnelle hépatique et échographique) et un examen neurologique sont recommandés chez le nourrisson. Le diagnostic génétique du syndrome de Senior-Loken repose sur l'analyse mutationnelle des gènes responsables ; l'anomalie la plus fréquente est une délétion du gène NPHP1.
Diagnostic(s) différentiel(s)
Le SLS présente un chevauchement génétique et clinique avec d'autres ciliopathies, notamment, la néphronophtise isolée, le syndrome de Joubert et les maladies associées (SJMA) telles que le syndrome de Joubert avec atteinte oculorénale, le syndrome de Bardet-Biedl et le syndrome d'Alström. L'examen clinique doit prendre en compte les principaux signes cliniques du syndrome de Joubert et les maladies associées (SJMA), (à savoir, hypotonie, ataxie et troubles respiratoires chez les nourrissons), et du syndrome de Bardet-Biedl (polydactylie et obésité). L'examen d'imagerie par résonance magnétique (IRM) permet d'écarter un SJMA (signe de la molaire : malformation du rhombo-diencéphale). Les autres signes extrarénaux à prendre en compte sont : nystagmus, retard psychomoteur, retard d'apprentissage, diabète, surdité, hypogonadisme et/ou scoliose.
Diagnostic prénatal
Le diagnostic prénatal n'est possible dans les familles que si la mutation a préalablement été identifiée chez le propositus.
Conseil génétique
La transmission du syndrome de Senior-Loken est autosomique récessive et un conseil génétique devrait être proposé aux familles concernées. Lorsque les deux parents sont des porteurs sains, le risque de transmission de la maladie à la descendance est de 25 %. Les enfants d'une personne affectée sont obligatoirement porteurs.
Prise en charge et traitement
Un suivi régulier par un néphrologue pédiatre est recommandé afin de surveiller la taille, la pression artérielle, la fonction rénale et les concentrations urinaires et la natriurèse. La prise en charge précoce est nécessaire afin de retarder la progression vers l'insuffisance rénale et de limiter les complications secondaires. Il n'existe pas à ce jour de traitement spécifique permettant de corriger les défauts génétiques ou fonctionnels de la NPH. Ainsi, au stade précoce de la maladie rénale, l'objectif principal consiste à corriger les déséquilibres en eau et en électrolytes en compensant la perte continue d'eau et de sel. En cas d'insuffisance rénale terminale, la dialyse ou la transplantation rénale sont nécessaires. Après une transplantation rénale, la maladie ne récidive pas. Il n'y a pas de traitement actuellement disponible pour prévenir l'évolution de la perte visuelle.
Pronostic
Le pronostic dépend principalement de l'évolution de la maladie dans les deux organes touchés (rein et oeil).
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