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Syndrome de Sneddon
Définition
Le syndrome de Sneddon (SS) est une vasculopathie thrombotique non inflammatoire rare, caractérisée par l'association d'une maladie cérébro-vasculaire et d'un livedo racemosa.
ORPHA:820
Niveau de classification : Pathologie- Synonyme(s)
:
- Syndrome d'Ehrmann-Sneddon
- Syndrome de livedo racemosa-accidents vasculaires cérébraux
- Syndrome de livedo reticularis-accidents vasculaires cérébraux
- Syndrome de livédo ramifié-accidents vasculaires cérébraux
- Syndrome de livédo réticulaire-accidents vasculaires cérébraux
- Prévalence : Inconnu
- Hérédité : Autosomique dominante ou Non applicable
- Âge d'apparition : Adulte
- CIM-10 : I77.8
- OMIM : 182410
- UMLS : C0282492
- MeSH : D018860
- GARD: 7664
- MedDRA : 10053841
Résumé
Epidémiologie
Le SS a une incidence annuelle estimée à environ 1/250 000. La maladie affecte surtout les femmes au début de l'âge adulte.
Description clinique
L'âge moyen d'apparition des symptômes neurologiques est de 39 ans, bien que le livedo soit généralement observé jusqu'à dix ans avant ces symptômes, et parfois depuis l'enfance. Le livedo racemosa est une décoloration marbrée persistante de la peau, en forme de réseau de maille violacé cyanotique, affectant surtout les jambes et les bras, mais pouvant aussi impliquer les fesses et le tronc, et qui est exacerbée par le froid ou la grossesse. Un livedo reticularis a aussi été observé dans certains cas, limité aux extrémités et visible uniquement en cas d'exposition au froid. Les signes neurologiques incluent des attaques ischémiques transitoires (AIT) récurrentes et des infarctus, souvent du territoire de l'artère cérébrale centrale, et résultant en une hémiparésie controlatérale, une aphasie et/ou des troubles du champ visuel. Rarement, des accidents vasculaires cérébraux (AVC) ou des hémorragies intracrâniennes ou sous-arachnoïdiennes (HSA) peuvent apparaître. Des maux de tête et des vertiges peuvent précéder de plusieurs années l'apparition du livedo racemosa et les manifestations cérébro-vasculaires. Au cours de l'évolution de la maladie, des troubles de mémoire, des changements de la personnalité et un déclin cognitif conduisant à la démence surviennent fréquemment. Les rares manifestations neurologiques incluent des convulsions, une chorée ou des myélopathies. Une hypertension secondaire, une valvulopathie, et une atteinte oculaire et rénale sont communes.
Etiologie
Tandis qu'environ 50% des cas sont idiopathiques, la maladie peut être associée à des maladies auto-immunes telles que le lupus érythémateux disséminé, le syndrome des antiphospholipides, la maladie de Behçet et la connectivite mixte (voir ces termes). Les symptômes du SS sont causés par une artériopathie non-inflammatoire progressive, touchant généralement les petites ou moyennes artères, ce qui conduit à leur obstruction par prolifération endothéliale excessive, et à l'altération du flux sanguin et de la coagulation. Des facteurs génétiques pourraient jouer un rôle dans la pathogénèse du SS. Des mutations avec perte de fonction du gène CECR1 (22q11.2) (région chromosomique du syndrome de l'oeil de chat, candidat 1) codant pour l'adénosine désaminase 2 ont été trouvées.
Méthode(s) diagnostique(s)
Le SS est suspecté devant le tableau clinique. Il doit être considéré en cas d'attaque cérébrale inexpliquée dans la jeunesse, de déclin cognitif sans AVC et de vascularite présumée liée à l'auto-immunité et pour laquelle la thérapie immunosuppressive a été inefficace. La biopsie cutanée confirme le diagnostic en révélant l'obstruction des artérioles par une prolifération intimale. L'imagerie à résonance magnétique (IRM) révèle typiquement des changements au niveau de la matière blanche, des infarctus, des micro-hémorragies cérébrales ou une atrophie, et est plus sensible que la tomodensitométrie (TDM). Le dépistage des anticorps antiphospholipides est positif dans 60% des cas.
Diagnostic(s) différentiel(s)
Le diagnostic différentiel inclut un syndrome de vasoconstriction cérébrale réversible, le syndrome de MELAS, une démence cérébro-vasculaire (voir ces termes), la migraine, les maladies auto-immunes avec lesquelles le SS peut être associé, et une angéite cérébrale.
Conseil génétique
La plupart des cas de SS sont sporadiques, mais quelques cas familiaux avec transmission autosomique dominante ont été rapportés. Dans ces cas, une susceptibilité génétique est probable.
Prise en charge et traitement
Le traitement le plus largement accepté est l'anticoagulation par warfarine. Certains spécialistes suggèrent que les patients sans anticorps antiphospholipides doivent avoir une approche thérapeutique moins agressive, consistant en antiagrégants plaquettaires (aspirine). D'autres recommandent la warfarine en ciblant un rapport international normalisé (INR) plus élevé. Les inhibiteurs de l'enzyme de conversion de l'angiotensine (ECA) et la prostaglandine sont suggérés pour réduire la prolifération endothéliale, et améliorer la perfusion micro-vasculaire, respectivement. La fibrinolyse systémique intraveineuse avec activateur de plasminogène tissulaire (tPA) a été rapportée comme efficace en cas d'accident ischémique aigu. Alors que l'utilisation d'une thérapie immunosuppressive (azathioprine, cyclophosphamide) ne semble pas efficace, des données de la littérature indiquent que le rituximab pourrait l'être pour les patients positifs pour les anticorps anti-phospholipides.
Pronostic
Le SS est une maladie chronique, intermittente ou progressive, conduisant à une morbidité importante. La démence survient chez 50% des patients, résultant en une cessation précoce de l'activité professionnelle.
Informations supplémentaires
Professionnels
- Information résumée
- Russian (2015, pdf)
- Polski (2013, pdf)
- Article de synthèse
- English (2014)
Informations complémentaires