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Polykystose rénale autosomique dominante
Définition
Néphropathie tubulaire rare d'origine génétique caractérisée par le développement progressif de kystes liquidiens résultent d'une croissance anormale de l'épithélium, pouvant se manifester par une hématurie, des infections des voies urinaires, une hypertension et des douleurs abdominales ou au niveau des flancs. Le déclin lent et progressif de la fonction rénale peut évoluer vers une insuffisance rénale terminale (ESKD).
Résumé
Epidémiologie
La polykystose rénale autosomique dominante (ADPKD) est la maladie rénale héréditaire la plus courante, avec une prévalence estimée à 1/2 500 en Europe.
Description clinique
Les symptômes surviennent généralement à l'âge adulte ; toutefois, environ 2 à 5 % des cas se présentent avant l'âge de 15 ans. Le phénotype rénal varie entre les cas de patients d'âge avancé dont la fonction rénale est préservée et de rares cas d'hypertrophie rénale détectés in utero. Les symptômes cliniques, notamment l'hypertension précoce, la sensation de plénitude gastrique et les douleurs abdominales, l'hématurie et les infections des voies urinaires (IVU), sont généralement observés des décennies avant l'apparition de l'insuffisance rénale. L'insuffisance rénale progresse lentement et conduit à l'ESKD à l'âge de 60 ans chez environ la moitié des patients. Jusqu'à un tiers des patients adultes souffrent de néphrolithiase. Les manifestations extrarénales fréquentes sont une polykystose hépatique, des anomalies cardiovasculaires (notamment une hypertrophie ventriculaire gauche, une dilatation de la racine aortique, des anévrismes artériels, des valvulopathies et des anévrismes intracrâniens), une bronchectasie, des kystes de la vésicule séminale, des kystes pancréatiques et une diverticulose. Des cas d'infertilité masculine sont également décrits.
Etiologie
La maladie est la conséquence d'une mutation du gène PKD1 (16p13.3) et de PKD2 (4q22.1) respectivement chez environ 78 % et 15 % des personnes atteintes. Dans environ 7 % de cas restants, la cause génétique est non élucidée ou attribuée à des mutations d'autres gènes récemment identifiés, tels que le GANAB (11q12.3), DNAJB11 et ALG9, impliqués dans la maturation et la régulation du trafic des polycystines.
Méthode(s) diagnostique(s)
Le diagnostic est établi en présence, à l'échographie, des signes spécifiques à l'âge, et des antécédents chez un apparenté du propositus, ou à la suite d'un test génétique. Le dépistage présymptomatique de l'ADPKD n'est actuellement pas recommandé pour les enfants à risque. Chez 10 à 15 % des patients on constate une absence d'antécédents familiaux. Une fois écartées les autres causes de maladie kystique, on considère qu'un patient présentant une hypertrophie bilatérale des reins et d'innombrables kystes est très probablement atteint d'ADPKD.
Diagnostic(s) différentiel(s)
Le diagnostic différentiel de l'ADPKD à début précoce est la polykystose rénale autosomique récessive, le syndrome des kystes rénaux-diabète (HNF1B), la sclérose tubéreuse de Bourneville (STB), le syndrome des gènes contigus TSC2/PKD1, la maladie de von Hippel-Lindau, la néphrospongiose médullaire, les kystes rénaux simples et la maladie rénale kystique acquise.
Diagnostic prénatal
Les kystes rénaux peuvent être détectés lors des échographies prénatales. Des gros reins dits hyperechogènes font partie des manifestations précoces possibles. Un dépistage génétique prénatal est possible dans les familles à risque, lorsque la mutation a déjà été identifiée chez un membre de la famille.
Conseil génétique
Le mode de transmission est autosomique dominant. Le risque de transmettre la maladie par une personne atteinte est de 50 %. Cependant, la pénétrance est incomplète et les phénotypes intrafamiliaux peuvent varier quant à la progression et la sévérité. Par rapport aux mutations de PKD2, les mutations de PKD1 sont associées à une forme plus sévère, une augmentation plus importante de la taille des reins, à une apparition plus précoce et à un développement plus précoce de l'ESKD. Les mutations du de novo sont possibles.
Prise en charge et traitement
Le traitement et la prise en charge précoces des symptômes et des complications, tels que l'hypertension artérielle, sont importants. Les inhibiteurs de l'ECA sont le premier choix pour le traitement de l'hypertension. Chez les enfants ayant des antécédents familiaux d'ADPKD, un dépistage de l'hypertension à partir de l'âge de 5 ans est recommandé. Le tolvaptan, antagoniste des récepteurs de la vasopressine V2, a montré son efficacité pour ralentir la progression de l'augmentation du volume rénal total et la perte de fonction rénale chez les patients atteints d'ADPKD, mais peut entraîner une polyurie en raison de son effet aquarétique. Il est actuellement recommandé chez les adultes atteints d'ADPKD dont la maladie évolue rapidement.
Pronostic
Le pronostic dépend de l'âge d'apparition de la maladie et de sa sévérité. Environ la moitié des personnes atteintes développent une ESKD avant l'âge de 60 ans. La présence d'une protéinurie et d'une hypertension artérielle chez les enfants atteints est corrélée à une évolution beaucoup plus sévère de la maladie.
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