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Cystinose
Définition
La cystinose est une maladie métabolique caractérisée par une accumulation de cystine dans les lysosomes, endommageant plusieurs organes et tissus, surtout les yeux et les reins. Trois formes cliniques ont été décrites : néphropatique infantile, néphropatique juvénile et oculaire.
Résumé
Un texte plus récent existe en anglais pour cette maladie
Epidémiologie
L'incidence de la cystinose est estimée à environ 1/100 000-1/200 000 naissances vivantes.
Description clinique
Dans la forme infantile (la plus fréquente), les premiers signes cliniques se manifestent entre l'âge de trois et six mois par un syndrome polyuro-polydipsique et un retard de croissance prononcé, secondaire à un syndrome tubulaire proximal généralisé avec perturbations hydroélectrolytiques sévères (syndrome de Fanconi). Un rachitisme hypophosphatémique est aussi observé, causant des déformations osseuses. L'atteinte oculaire causée par des dépôts de cystine dans la cornée et la conjonctive est responsable d'une photophobie apparaissant habituellement après l'âge de trois ans. Les dépôts de cystine dans plusieurs organes conduisent progressivement à un hypothyroïdisme, un diabète insulino-dépendant, une hépatosplénomégalie avec hypertension portale, et une atteinte cérébrale et musculaire. En absence de traitement spécifique, la maladie progresse en insuffisance rénale terminale avant l'âge de dix ans. Les premiers signes de la cystinose juvénile (< 5% des patients) se manifestent typiquement autour de l'âge de six à huit ans par une forme plus légère de tubulopathie proximale et/ou protéinurie avec syndrome néphrotique. La progression en insuffisance rénale survient plus tardivement que dans la forme infantile. Enfin, la forme oculaire s'observe chez des adultes qui sont généralement asymptomatiques et peuvent présenter uniquement une photophobie.
Etiologie
La cystinose est causée par une anomalie du transport de la cystine hors des lysosomes. Le gène causal, CTNS (17p13 code pour la cystinosine, une protéine de membrane lysosomale. Les trois formes de la maladie présentent des mutations de ce gène, avec une délétion de 57 kb détectée chez 60-70% des patients d'Europe du Nord présentant la forme infantile.
Méthode(s) diagnostique(s)
Le diagnostic repose sur l'analyse sanguine et urinaire montrant des caractéristiques du syndrome de Fanconi (acidose métabolique, hypokaliémie, hyperaminoacidurie, glycosurie), sur la détection de cristaux de cystine dans la cornée et sur la détermination de taux élevés de cystine dans les leucocytes. Le diagnostic est confirmé par analyse du gène CTNS.
Diagnostic prénatal
Un diagnostic prénatal peut être réalisé par analyse génétique pour les familles ayant déjà un enfant affecté.
Conseil génétique
La transmission est autosomique récessive. Un conseil génétique doit être proposé aux couples affectés, les informant du risque de 25% de transmettre la mutation causale à leur descendance.
Prise en charge et traitement
Le traitement comporte des suppléments électrolytiques et vitaminiques. L'indométacine améliore l'état général et la croissance. La cystéamine (1,3 à 1,9 g/m2 par jour, administrés en 4 doses toutes les 6 heures) diminue le taux de cystine dans les lysosomes, et ralentit ou arrête ainsi la progression en insuffisance rénale et le développement de manifestations extra-rénales. Les effets secondaires de la cystéamine incluent des signes gastrointestinaux, une halitose, une osmhidrose et des réactions allergiques. Une formulation à libération retardée a été développée et approuvée aux Etats-Unis pour la forme infantile, qui permet aux patients de recevoir de la cystéamine seulement deux fois par jour, améliorant ainsi l'observance et la qualité de vie. Des gouttes oculaires de cystéamine sont aussi nécessaires car la cystéamine systémique n'agit pas sur les dépôts cornéens de cystine.
Pronostic
Le traitement améliore grandement l'espérance de vie. La cystéamine retarde le besoin d'une thérapie de remplacement rénal. La maladie ne récidive pas dans la greffe après la transplantation rénale, mais continue à progresser dans d'autres organes et peut engendrer des complications (difficultés pour avaler, maladie pulmonaire, cardiomyopathie) pouvant aggraver le pronostic.
Informations supplémentaires
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