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Syndrome d'insensibilité complète aux androgènes
Définition
Le syndrome d'insensibilité complète aux androgènes (SICA) est une anomalie du développement sexuel caractérisée par la présence d'organes génitaux externes féminins chez un individu de caryotype 46,XY dont les testicules sont normalement développées mais en position abdominale et qui ne répond pas aux androgènes à des taux adaptés à l'âge.
ORPHA:99429
Niveau de classification : PathologieRésumé
Epidémiologie
L'incidence est estimée entre 1/20 000 et 1/99 000 naissances vivantes de garçons.
Description clinique
La présentation typique est une aménorrhée primaire chez une adolescente. Le SICA peut aussi se manifester dans l'enfance par une hernie inguinale ou une boursouflure des lèvres contenant un testicule. Lors de la puberté, le développement de la poitrine est normal, mais la pilosité pubienne et axillaire est inexistante ou sommaire. Les organes génitaux externes féminins sont normaux, mais les organes génitaux internes féminins sont absents. Il y a une grande taille à l'âge adulte. Le SICA peut être suspecté fortuitement lorsqu'il y a discordance entre le sexe chromosomique identifié en période prénatale (XY) et le phénotype féminin à la naissance, ou devant un antécédent de hernie inguinale chez une soeur ainée, ou à l'âge adulte, devant l'apparition d'une tumeur pelvienne.
Etiologie
La maladie est due à des mutations du gène AR codant pour le récepteur aux androgènes (Xq11-12). AR est un facteur de transcription nucléaire comportant trois domaines fonctionnels. Les mutations sont réparties sur l'ensemble du gène et prédominent dans cinq des huit exons qui codent pour le domaine de liaison. Le phénotype du SICA est lié à une mutation d'AR qui supprime totalement la fonction de la protéine ; les cellules cibles ne répondent pas à la testostérone ou à la dihydrostostérone. Une mutation est identifiée chez plus de 95% des patients et 30% ont des mutations de novo.
Méthode(s) diagnostique(s)
Le diagnostic se base sur des données cliniques et biochimiques chez une femme à caryotype 46,XY. Le profil hormonal typique est caractérisé par une augmentation du taux basal d'hormone lutéinisante (LH) et de testostérone chez l'adulte et du taux de testostérone chez le jeune enfant suite au test de stimulation à la gonadotropine chorionique humaine (hCG). Le taux sérique d'hormone anti-mullérienne est normal ou augmenté. L'échographie pelvienne ou l'IRM révèlent l'absence de structures mullériennes (utérus, trompes de Fallope, partie haute du vagin), secondaire à l'activité de l'hormone anti-mullérienne testiculaire. Les structures dérivées du canal de Wolff (canal déférent, épididyme, vésicule séminale) sont absentes à cause de la résistance aux androgènes. L'analyse des mutations d'AR confirme le diagnostic.
Diagnostic(s) différentiel(s)
Le diagnostic différentiel inclut le déficit en 17-bêta-hydroxystéroïde déshydrogénase, l'hypoplasie des cellules de Leydig, la dysgénésie gonadique complète 46,XY (syndrome de Swyer), le déficit en 5-alpha réductase de type 2 et les variants de l'hyperplasie congénitale des surrénales (voir ces termes).
Diagnostic prénatal
Le diagnostic prénétal est rarement indiqué.
Conseil génétique
La transmission est récessive liée à l'X. Un conseil génétique doit être proposé aux familles affectées pour les informer sur les risques de récurrence et identifier d'autres porteurs éventuels de la mutation.
Prise en charge et traitement
La prise en charge inclut l'ablation des testicules, après la puberté quand la féminisation est achevée ou avant la puberté, suivie d'une thérapie substitutive aux oestrogènes à la puberté. La dilatation vaginale peut être indiquée pour éviter la dyspareunie. Les adultes nécessitent un contrôle de la densité osseuse tous les cinq ans. Un soutien psychologique est nécessaire.
Pronostic
Le pronostic est favorable si le conseil et l'accompagnement sont appropriés. Les adultes ont une identité sexuelle féminine normale. Les patientes sont infertiles et présentent un risque accru d'ostéoporose si la substitution hormonale est inadéquate. Le risque de carcinome in situ (une condition pré-cancéreuse) et de gonadoblastome est inférieur à 5%.
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Informations supplémentaires
Tout public
- Article pour tout public
- English (2014) - Socialstyrelsen
- Svenska (2018) - Socialstyrelsen
Article de synthèse
- Revue
- English (2012) - Lancet
- Revue de génétique clinique
- English (2017) - GeneReviews


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