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Acidose tubulaire rénale distale
Définition
Néphropathie tubulaire rare, génétique ou acquise, caractérisée par une acidose métabolique hyperchlorémique. La forme primaire d'acidose tubulaire rénale distale (ATRd) est souvent associée à une hypokaliémie, tandis que les autres formes sont associées à une hypokaliémie, une hyperkaliémie ou une normokaliémie.
ORPHA:18
Niveau de classification : Pathologie- Synonyme(s)
:
- ATR classique
- ATRd
- Acidose distale primitive familiale
- Acidose tubulaire rénale type 1
- dRTA
- Prévalence : Inconnu
- Hérédité : Autosomique dominante ou Autosomique récessive ou Non applicable
- Âge d'apparition : Tout âge
- CIM-10 : N25.8
- OMIM : 179800 267300 602722 611590
- UMLS : C1704380
- MeSH : -
- GARD: 4667
- MedDRA : 10045224
Résumé
Epidémiologie
La prévalence est inconnue. Celle des formes héréditaires est plus élevée dans les régions à forte consanguinité (péninsule arabique et Afrique du Nord) tandis que les formes acquises sont plus fréquemment rapportées dans les pays occidentaux.
Description clinique
La maladie peut se manifester à tout âge, selon la cause. Les formes héréditaires comprennent l'ATRd autosomique dominante (AD) et l'ATRd autosomique récessive (AR). Les sous-types AR, et moins fréquemment AD, de l'ATRd associés à une anémie hémolytique, une ovalocytose, une stomatocytose ou une sphérocytose ont également été décrits en Asie du Sud-Est. Les sous-types AR sont fréquemment diagnostiqués chez le nourrisson et le jeune enfant, alors que l'ATRd AD est principalement diagnostiquée chez l'adolescent et le jeune adulte. Les patients atteints d'ATRd primaire peuvent être asymptomatiques ou présenter polyurie, polydipsie, faiblesse et fatigue (symptômes de l'hypokaliémie). Une fuite urinaire de calcium et une perte osseuse en sels de calcium entraînent retard de croissance, rachitisme, ralentissement de la croissance (chez l'enfant) et ostéomalacie ou ostéopénie (chez l'adulte). Hypercalciurie, lithiase rénale et néphrocalcinose sont généralement observées. Dans la forme primaire, un faible taux plasmatique de potassium peut entraîner des arythmies cardiaques, une paralysie, voire le décès. Dans les formes AR, une surdité neurosensorielle bilatérale progressive et irréversible, de sévérité très variable, peut être présente au diagnostic ou se manifester plus tardivement.
Etiologie
L'ATRd AD, la forme la plus fréquente, est généralement due à des mutations de SLC4A1 (17q21.31). Des mutations de ATP6V1B1 (2p13) ou ATP6V0A4 (7q34) sont responsables de l'ATRd AR avec ou sans surdité neurosensorielle. Une ATRd AR avec ou sans surdité neurosensorielle à début tardif a été principalement décrite chez des patients porteurs de mutations de ATP6V0A4. Ces trois gènes sont impliqués dans 60 à 80 % des cas d'ATRd primaire. Les autres rares causes génétiques sont des mutations de FOXI1 entraînant une ATRd associée à une perte auditive précoce, et des mutations de WDR72, qui ont été décrites dans des formes plus légères d'ATRd. Les formes acquises d'ATRd pourraient être causées par des maladies auto-immunes ou être secondaires à d'autres maladies (drépanocytose, uropathie obstructive chronique ou transplantation post-rénale).
Méthode(s) diagnostique(s)
La maladie se caractérise par une acidose métabolique hyperchlorémique. Une impossible baisse du pH urinaire ˂ 5,5 et un trou anionique urinaire positif pendant l'acidose métabolique spontanée sont des signes indicateurs d'ATRd. Des tests de provocation (test d'acidification par NH4Cl ou par furosémide) peuvent être réalisés en vue d'un diagnostic plus poussé. Les patients présentent également une perte rénale de potassium, hormis en cas de forme hyperkaliémique. La présence de manifestations extrarénales peut faciliter le diagnostic, qui peut être confirmé par analyse génétique moléculaire, de préférence à l'aide d'un panel de séquençage de nouvelle génération ciblant tous les gènes pathogènes éventuels.
Diagnostic(s) différentiel(s)
Le diagnostic différentiel principal vise à écarter l'ATR proximale et les autres causes d'acidose métabolique chronique. Un dysfonctionnement tubulaire proximal temporaire associé à une acidose sévère ressemblant à un syndrome de Fanconi incomplet est fréquemment observé au diagnostic chez les nourrissons atteints d'ATRd. Principalement diagnostiquée chez l'adulte atteint de néphrocalcinose, de lithiase rénale récurrente, d'ostéopénie ou d'hypocitraturie, l'ATRd incomplète fait référence à un trouble de l'acidification de l'urine en dessous de 5,5, en l'absence d'acidose métabolique franche.
Diagnostic prénatal
Le diagnostic prénatal est possible lorsque la mutation pathogène a déjà été identifiée chez un membre de la famille.
Conseil génétique
Dans les familles où l'ATRd AR est présente, un conseil génétique doit être proposé aux parents à risque (les deux parents sont porteurs d'une mutation pathogène), afin de les informer que le risque de transmission de la maladie associé à chaque grossesse est de 25 %. En cas d'ATRd AD, un conseil génétique doit être proposé aux parents concernés, afin de les informer que le risque de transmission de la maladie associé à chaque grossesse est de 50 %.
Prise en charge et traitement
La prise en charge standard repose sur un traitement alcalin, généralement par bicarbonate de sodium ou citrate de sodium (pour normaliser la concentration sérique de bicarbonate). Les enfants doivent recevoir des doses beaucoup plus élevées (4-8 mEq/kg/jour) que les adultes (1-2 mEq/kg/jour). Une substitution potassique, généralement par citrate de potassium, est également nécessaire chez les patients hypokaliémiques. Les formes hypokaliémiques de la maladie requièrent une diminution de l'apport alimentaire en potassium ainsi que d'autres traitements.
Pronostic
Toutes les formes d'ATRd sont chroniques et peuvent affecter significativement la croissance et le développement. En cas de traitement, l'espérance de vie n'est pas réduite et l'insuffisance rénale est peu fréquente. Cependant, des maladies rénales chroniques progressives sont fréquentes à long terme, associées à la non-observance du traitement, à la présence de calculs rénaux récurrents et d'une néphrocalcinose très sévère.
Informations supplémentaires
Professionnels
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