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Hyperoxalurie primitive
Définition
Trouble du métabolisme du glyoxylate caractérisé par un excès d'oxalate entraînant des calculs rénaux, une néphrocalcinose et finalement une insuffisance rénale et une oxalose systémique. Il existe trois types d'hyperoxalurie primitive (HP), les types 1 à 3, tous causés par des déficits d'enzymes spécifiques au foie.
Résumé
Epidémiologie
La prévalence de l'hyperoxalurie primitive (HP) varie de 1 à 3/1 000 000 et l'incidence estimée se situe entre 1 et 2/10 000 000 par an, sans différence entre les sexes. Des taux plus élevés sont rapportés dans les populations isolées, notamment au Moyen Orient et en Afrique du Nord. Le taux de sous-détection est important, beaucoup de patients étant diagnostiqués à l'âge adulte. L'HP1 représente 85 % des patients, l'HP2 de 8 à 10 % et l'HP3 de 5 à 7 %.
Description clinique
L'hyperoxalurie peut entraîner des calculs rénaux, une néphrocalcinose et, in fine, une insuffisance rénale et une oxalose systémique. Les symptômes peuvent apparaître à tout âge et peuvent varier, même au sein d'une même famille, entre un retard de croissance infantile et une néphrocalcinose corticale avec insuffisance rénale, et une hématurie, une néphrocalcinose médullaire ou une lithiase sporadique. L'HP1 est la forme la plus grave ; globalement, plus de 70 % des patients atteints d'HP1 développent à terme une insuffisance rénale terminale ; ce cas de figure s'observe même chez des patients atteints de formes sporadiques de calculs. Le stockage de l'oxalate se produit en cas d'insuffisance rénale grave et peut affecter les os, les yeux, le coeur, les artères et les nerfs périphériques (oxalose systémique). L'HP2 évolue de manière plus bénigne ; aucune oxalose infantile n'a été décrite et l'insuffisance rénale terminale survient à un âge relativement tardif chez environ 20 % des patients. L'HP3 est la forme la plus bénigne, seuls quelques cas d'insuffisance rénale ayant été rapportés à ce jour et aucun cas de maladie rénale en phase terminale.
Etiologie
L'HP de type 1 est causée par des mutations du gène AGXT entraînant un dysfonctionnement de l'enzyme peroxysomale hépatique spécifique : l'alanine glyoxylate aminotransférase (AGT). Plus de cinquante mutations différentes ont été identifiées, entraînant l'absence ou le dysfonctionnement de l'AGT. Deux mutations (G170A, Phe152Ile) identifiées par Western blot entraînent un mauvais ciblage mitochondrial de l'AGT. Le type 2 est causé par des mutations du gène GHRPR entraînant un dysfonctionnement de l'enzyme cytosolique glyoxylate/hydroxypyruvate réductase ; le type 3 par des mutations du gène HOGA1 entraînant un dysfonctionnement de l'enzyme mitochondriale 4-hydroxy-2- oxoglutarate aldolase.
Méthode(s) diagnostique(s)
Les méthodes diagnostiques consistent en une analyse d'urine pendant 24 h (au moins deux analyses consécutives) sur l'oxalate, la créatinine, le glycolate (HP1), le citrate (taux en baisse dans l'HP1), le L-glycérate (HP2) et l'HOGA (HP3). Une analyse de la mutation du gène AGTX peut être réalisée en cas d'hyperoxalurie. Si le résultat est négatif ou en cas de taux élevé de l-glycérate ou de HOGA, on procède à une analyse de mutation sur les gènes GRHPR ou HOGA1. Une évaluation de l'oxalose systémique en cas de taux élevé d'oxalate plasmatique et/ou de DFGe<40 : examen du fond de l'oeil, échographie cardiaque, évaluation osseuse.
Diagnostic(s) différentiel(s)
Le diagnostic différentiel vise à écarter l'hypercalciurie, l'hypocitraturie et la cystinurie.
Conseil génétique
Le mode de transmission est autosomique récessif. Le conseil génétique doit être proposé aux couples à risque (les deux parents sont porteurs d'une mutation pathogène) les informant que le risque de transmission de la maladie à l'enfant à chaque grossesse est de 25 %.
Prise en charge et traitement
Si le DFGe>30 ml/min/1,73m2 : le patient a d'abord besoin d'un apport liquidien élevé (>3 litres/jour/m2 de surface corporelle). Puis dans le cas d'HP1, on réalise un test à la pyridoxine ; dose initiale de 5 mg/kg/jour, augmentation jusqu'à 20 mg/kg/jour maximum ; réduction de l'oxalate urinaire >30 % vaut réponse positive (environ 30 % des patients en Europe). En troisième lieu, citrate de potassium 0,5 mmol/kg/jour. Si le DFGe<30 ml/min/1,73m2, il est envisagé de procéder à une transplantation combinée foie-rein, à une transplantation séquentielle foie-rein en cas d'oxalose systémique sévère ou à une transplantation rénale chez les patients atteints d'HP1 répondant au traitement à base de vitamine B6. La restriction de l'oxalate alimentaire est probablement d'une utilité limitée.
Pronostic
Le pronostic de survie en cas d'oxalose infantile sévère est mauvais. Le pronostic des autres patients atteints d'HP1 ne répondant pas au traitement à base de la vitamine B6 est mauvais en ce qui concerne la fonction rénale (à terme, une insuffisance rénale > 80 %), il est meilleur concernant les patients répondant audit traitement, à condition d'être diagnostiqués et traités à temps. Une insuffisance rénale terminale a été constatée chez 20 % des patients atteints d'HP 2, mais aucun cas n'a été rapporté à ce jour chez les patients atteints d'HP 3.
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Informations supplémentaires
Disease review articles
- Article de synthèse
- English (2013) - N Engl J Med


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