Rechercher une maladie rare
Autre(s) option(s) de recherche
Mucopolysaccharidose type 2
Définition
La mucopolysaccharidose type 2 (MPS2) est une maladie de surcharge lysosomale conduisant à l'accumulation massive de glycosaminoglycanes et à un éventail de symptômes incluant des traits grossiers du visage caractéristiques, une petite taille, une atteinte cardio-respiratoire et des anomalies squelettiques. La maladie se présente comme un continuum variant d'une forme sévère à une forme atténuée sans atteinte neuronale.
Résumé
Un texte plus récent existe en anglais pour cette maladie
Epidémiologie
La prévalence de la MSP2 à la naissance est de 1/166 000 en Europe. Il s'agit d'une maladie récessive liée à l'X. Très peu de cas de présentation chez la femme ont été rapportés.
Description clinique
Les patients atteints de MSP2 semblent en bonne santé à la naissance, les premiers symptômes apparaissant entre l'âge de 18 mois et 4 ans. Une macrocéphalie se développe au cours de l'enfance, et les enfants grandissent initialement de manière normale ou au-delà de la moyenne. Les manifestations initiales incluent : des infections fréquentes des voies respiratoires (surtout des otites moyennes), une hernie ombilicale et inguinale, une diarrhée résistante aux traitements, une hépatosplénomégalie et des lésions cutanées ressemblant à la peau d'orange (au niveau des épaules, du dos et des cuisses). Un faciès particulier se forme lentement, caractérisé par un épaississement des lèvres et des narines, et par une langue élargie et proéminente ; il peut devenir plus perceptible entre l'âge de 2 et 4 ans, ou plus tardivement pour les formes atténuées. La maladie évolue vers une forme sévère (MPS2, forme sévère) caractérisée par une régression psychomotrice précoce, ou vers une forme atténue (MPS2, forme atténuée ; voir ces termes) se manifestant sans atteinte cognitive.
Etiologie
La MPS2 est causée par un déficit en iduronate-2-sulfatase (IDS), responsable de l'accumulation lysosomale de deux mucopolysaccharides spécifiques, le dermatane sulfate (DS) et l'héparane sulfate (HS). Le gène causal, IDS est localisé en Xq28. Environ 320 mutations ont été rapportées comme responsables de la maladie.
Méthode(s) diagnostique(s)
Le diagnostic est basé sur le tableau clinique, suivi par la détection de taux élevés de DS et de HS dans l'urine. Il est confirmé devant la preuve d'un déficit enzymatique dans le sérum, les leucocytes ou les fibroblastes, ou dans des échantillons de tache de sang séché. L'activité enzymatique d'une autre sulfatase doit aussi être mesurée. Le dépistage génétique nécessite la recherche de délétions exoniques ou du gène entier, de mutations ponctuelles dans le gène IDS et sa région promotrice, ou de recombinaisons dans le pseudogène IDS2 avoisinant.
Diagnostic(s) différentiel(s)
Le diagnostic différentiel inclut la mucopolysaccharidose type 1, 6 et 7, la sialidose type 2, la mucolipidose type 2 et 3, et le déficit multiple en sulfatases (voir ces termes).
Diagnostic prénatal
Le diagnostic prénatal est uniquement réalisé pour les foetus masculins, en mesurant l'activité IDS ou par analyse mutationnelle dans les villosités choriales et les amniocytes.
Conseil génétique
La MPS2 étant une maladie récessive liée à l'X, les femmes à risque d'être porteuses doivent subir un dépistage génétique. Les femmes porteuses peuvent transmettre la maladie à 50% de leurs fils. Seulement 12 cas de filles affectées ont été décrits, dus à une inactivation déséquilibrée de l'X.
Prise en charge et traitement
Tous les patients doivent bénéficier d'une thérapie de substitution enzymatique (TSE) hebdomadaire par voie intraveineuse, permettant le contrôle des symptômes associés à la maladie. Une dérivation crânienne doit être réalisée pour soulager les cas d'hydrocéphalie. Une réparation herniaire, une amygdalectomie et une adénoïdectomie (pour libérer les voies respiratoires supérieures) peuvent être requises, et dans certains cas une ventilation en pression positive ou une trachéotomie. Le remplacement d'une valve cardiaque ou de la hanche, et la libération du canal carpien peuvent être nécessaires avec le temps. Un soin palliatif étendu est nécessaire. Le suivi de patients doit inclure une échographie-doppler cardiaque, des épreuves de fonction respiratoire, un examen radiologique complet (dépistage de dysostose multiple), une IRM crânienne et cervicale (avec ou sans ponction lombaire pour mesurer la pression du liquide céphalo-rachidien), des examens auditifs et visuels et des électromyogrammes.
Pronostic
Le pronostic est fortement variable. Pour les patients atteints de la forme sévère (60-80% des cas), l'espérance de vie est réduite de manière significative, et la maladie est généralement fatale avant l'âge de 25 ans, souvent par suite de complications cardio-respiratoires. Dans la forme atténuée, les patients peuvent survive jusqu'à l'âge adulte, parfois même jusqu'à plus de 60 ans, et la déficience intellectuelle est le plus souvent absente.
Informations supplémentaires
Article pour tout public
Professionnels
- Information résumée
- Suomi (2013, pdf)
- Hebrew (2020, pdf)
- Slovak (2007, pdf)
- Conduite à tenir pour l'anesthésie
- English (2014, pdf)
- Español (2014, pdf)
- Recommandations pour la pratique clinique
- Français (2016, pdf)
- English (2011)
- Guide pour le test génétique
- English (2011)
- Revue de génétique clinique
- English (2018)
Informations complémentaires