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Polykystose rénale autosomique récessive
Définition
Maladie kystique génétique rare touchant les reins et le foie. Elle est caractérisée par une dilatation kystique et une ectasie des tubes collecteurs des reins, et une malformation de la plaque ductale hépatique aboutissant à une fibrose hépatique congénitale (FHC). La présentation clinique, tant in utero qu'à la naissance, est variable. Dans les cas les plus sévères, il existe un syndrome de Potter, un oligoamnios, une hypoplasie pulmonaire et de très gros reins hyperéchogènes.
Résumé
Epidémiologie
La prévalence est estimée à 1/20 000 naissances vivantes. Les garçons et les filles sont également touchés.
Description clinique
Le spectre clinique est large et peut comporter une insuffisance rénale de sévérité variable, une défaillance respiratoire néonatale modérée à sévère menaçant le pronostic vital, secondaire à l'hypoplasie pulmonaire, une hyponatrémie, une hypertension artérielle et une prédisposition aux infections de l'appareil urinaire. Les patients évoluent vers l'insuffisance rénale chronique terminale (IRCT) à un âge variable. La FHC est toujours présente à la naissance, mais peut ne pas être détectable cliniquement. Ses manifestations progressives associent habituellement une hypertension portale, des varices gastro-oesophagiennes sources de saignements, une maladie des canaux biliaires (syndrome de Caroli et cholangite) et une hépato-splénomégalie.
Etiologie
Le gène responsable le plus fréquemment trouvé est PKHD1 (6p12.2-3). Il code pour une protéine ciliaire, la fibrocystine. Des mutations ont également été identifiées dans le gène DZIP1L (3q22.3), impliqué dans les cils et codant pour une protéine à doigt de zinc.
Méthode(s) diagnostique(s)
Une atteinte hépatorénale et une histoire familiale compatible avec une maladie autosomique récessive orientent vers la maladie. L'échographie rénale montre habituellement des reins augmentés de taille, hyperéchogènes, aux contours réguliers et avec des microkystes. L'échographie hépatique montre une ectasie des canaux biliaires, un foie d'aspect hétérogène et éventuellement des signes d'hypertension portale avec des varices associées. Les fonctions hépatiques sont habituellement normales. Il peut exister une thrombopénie et une splénomégalie dues à l'hypertension portale. L'examen de génétique moléculaire permet d'identifier la mutation causale.
Diagnostic(s) différentiel(s)
Les diagnostics différentiels principaux sont les autres maladies kystiques rénales héréditaires : polykystose rénale autosomique dominante, les néphropathies kystiques associées au gène HNF1bêta, la dysplasie rénale multikystique bilatérale et la néphronophtise, ainsi que des maladies métaboliques rares telle que l'acidurie glutarique de type II.
Diagnostic prénatal
En anténatal, les signes échographiques faisant suspecter le diagnostic sont deux gros reins hyperéchogène avec une faible différentiation cortico-médullaire, avec ou sans kystes et oligoamnios. Le diagnostic génétique prénatal est possible quand la mutation a été préalablement identifiée chez un membre de la famille.
Conseil génétique
La transmission est autosomique récessive. Le risque de récidive dans la fratrie d'un enfant atteint est de 25 %.
Prise en charge et traitement
Le traitement de la maladie rénale chronique et des symptômes hépatiques est symptomatique et conservateur. Chez les nouveau-nés, l'hypoplasie pulmonaire peut nécessiter une ventilation mécanique ou haute fréquence. L'hypertension artérielle doit être strictement contrôlée et requiert souvent une combinaison de médicaments, dont les principaux sont les inhibiteurs de l'enzyme de conversion et les antagonistes du récepteur de l'angiotensine. La dialyse péritonéale est le traitement de suppléance recommandé en premier chez les enfants ayant une IRCT. La transplantation rénale est le meilleur traitement de l'IRCT. Selon les signes hépatiques, une transplantation combinée rénale et hépatique peut être justifiée. La surveillance régulière de l'atteinte hépatique est nécessaire pour prévenir les complications. Une transplantation hépatique peut être nécessaire. Un soutien multidisciplinaire doit être envisagé en cas de troubles neurocognitifs ou du comportement associés.
Pronostic
L'espérance de vie est réduite, même si la survie s'améliore. En cas de détresse respiratoire néonatale, la mortalité rapportée est de 30 à 40 %. Chez les patients qui survivent à la période néonatale, environ 50 % développent une IRCT au cours de la première décade. La FHC a également une morbi-mortalité importante.
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