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Syndrome de Protée
Définition
Le syndrome de Protée (SP) est un trouble de croissance excessive hamartomateuse complexe et très rare, caractérisé par une croissance excessive progressive du squelette, de la peau, du tissu adipeux et du système nerveux central.
Résumé
Epidémiologie
Environ 120 cas ont été rapportés jusqu'à présent. La prévalence est estimée à moins de 1/1 000 000 naissances vivantes.
Description clinique
Les nouveau-nés ont une apparence généralement normale à la naissance. La maladie se manifeste habituellement à partir de l'âge de 6 à 18 mois, avec une croissance excessive asymétrique observée surtout au niveau des mains et des pieds. La macrodactylie est le signe de présentation le plus fréquent, ainsi que l'hémihypertrophie. La surcroissance squelettique peut être sévère et rapidement progressive avec le développement d'excroissances calcifiées irrégulières, déformantes et étranges dans les os tubulaires des membres, les corps vertébraux et le crâne. Des nævi cérébriformes de tissu conjonctif (NCTC) peuvent apparaître n'importe où sur le corps et se développent habituellement tardivement au cours de l'enfance. Des malformations vasculaires et des nævi épidermiques linéaires surviennent au cours des premiers mois de vie et se stabilisent généralement avec le temps. Une dérégulation du tissu adipeux et des malformations vasculaires apparaissent au cours de la petite enfance. Les manifestations neurologiques incluent une déficience intellectuelle, une thrombose des sinus et des lésions intracrâniennes. Les complications incluent une hémimégalencéphalie, une maladie pulmonaire bulleuse, une embolie pulmonaire (EP) et une thrombose veineuse profonde (TVP). Les tumeurs sont principalement bénignes mais dans de rares cas, des tumeurs malignes (telles qu'un adénocarcinome papillaire des testicules, un méningiome et un cystadénome des ovaires) ont été rapportées.
Etiologie
Des mutations causales du SP ont été rapportées dans deux composants de la voie de signalisation de la phosphatidylinositol-3-kinase (PI3K)-AKT : PTEN (10q23.31), ce qui fait que le SP fait partie du syndrome tumoral hamartomateux lié à PTEN (PHTS ; voir ce terme), et AKT1 (14q32.33). La mutation AKT1 est une mosaïque somatique rapportée dans 1 à 47% des cas. Les mutations PTEN ont été rapportées à la fois dans l'ADN constitutionnel et en tant que mutations mosaïques somatiques chez les patients atteints de SP.
Méthode(s) diagnostique(s)
Le diagnostic est fondé sur un ensemble spécifique de critères cliniques. Les critères généraux (distribution mosaïque des lésions, occurrence sporadique, évolution progressive) doivent être associés à des critères spécifiques de catégorie A (NCTC) ou deux critères de catégorie B (surcroissance disproportionnée asymétrique, nævus épidermique linéaire, tumeurs spécifiques avant la deuxième décennie), ou trois critères de catégorie C (malformations vasculaires, dérégulation du tissu adipeux, dysmorphie faciale caractéristique). Si ces critères ne sont pas rencontrés, le diagnostic de syndrome Proteus-like peut être évoqué (voir ce terme). Un test génétique moléculaire peut confirmer le diagnostic.
Diagnostic(s) différentiel(s)
Les diagnostics différentiels incluent le syndrome angio-ostéo-hypertrophique, l'hémihyperplasie isolée, l'enchondromatose, la macrodactylie, le syndrome de Maffucci, le syndrome CLOVES, la neurofibromatose type 1 et les autres maladies du PHTS (voir ces termes).
Diagnostic prénatal
Le diagnostic prénatal n'est pas réalisé car la plupart des cas de SP ne sont pas héréditaires.
Conseil génétique
Le SP n'est pas hérité chez les patients présentant une mutation somatique AKT1 de novo. Il n'y a donc pas de risque de transmission pour les membres de la famille. Dans les cas de mutations PTEN, de transmission autosomique dominante, un conseil génétique est possible. Bien que cela soit théoriquement possible, il n'a pas été rapporté de patients ayant eu une descendance.
Prise en charge et traitement
Le traitement nécessite une approche multidisciplinaire. Les interventions utilisées pour contrôler la croissance excessive des os tubulaires sont l'épiphysiostasie, l'éphiphysiodèse et l'amputation dans les cas extrêmes. La kinésithérapie et l'ergothérapie sont très importantes. Le port d'orthèses ou de chaussures sur mesure peut être nécessaire. Des soins dermatologiques et la prise en charge des mauvaises odeurs (si présentes) sont nécessaires pour les patients qui présentent des NCTC. Les lésions doivent être retirées chirurgicalement uniquement si une malignité est suspectée et/ou si la douleur est significative. En cas de TVP ou d'EP, les recommandations concernant l'anticoagulation doivent être appliquées rapidement. Du fait de leur prédisposition, les patients doivent être dépistés de manière régulière pour la présence de tumeurs, et le cas échéant, ils doivent suivre des protocoles standard de traitement. Un suivi psychosocial peut être bénéfique pour les patients et leur famille. Un examen clinique et des contrôles radiographies annuels sont également recommandés.
Pronostic
Le pronostic varie en fonction de la sévérité des complications.
Informations supplémentaires
Professionnels
- Information résumée
- Greek (2013, pdf)
- Conduite à tenir pour l'anesthésie
- Czech (2016)
- English (2016)
- Article de synthèse
- English (2014)
- Recommandations pour la pratique clinique
- English (2020)
- Critère d'inclusion diagnostique
- English (2006, pdf)
- Génétique pratique
- English (2006, pdf)
- Revue de génétique clinique
- English (2019)
Informations complémentaires