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Pseudohypoaldostéronisme type 2
Définition
Le pseudohypoaldostéronisme type 2 (PHA2) est une cause rare d'hypertension artérielle caractérisée par une hyperkaliémie, une acidose métabolique hyperchlorémique modérée, un taux normal ou élevé d'aldostérone, un taux bas de rénine et une fonction rénale normale.
ORPHA:757
Niveau de classification : Pathologie- Synonyme(s)
:
- Hyperkaliémie minéralocorticoïde résistante
- Hyperkaliémie-hypertension type Gordon
- Hypertension hyperkaliémique
- Hypertension hyperkaliémique de Gordon
- Hypertension hyperkaliémique familiale
- PHA2
- PHAII
- Syndrome de Spitzer-Weinstein
- Syndrome du shunt au chlore
- Prévalence : Inconnu
- Hérédité : Autosomique dominante ou Autosomique récessive
- Âge d'apparition : Tout âge
- CIM-10 : I15.1
- OMIM : 145260 614491 614492 614495 614496
- UMLS : C1449844
- MeSH : -
- GARD: 4553
- MedDRA : -
Résumé
Epidémiologie
La prévalence est inconnue. Plus de 180 observations de cas isolés ou de familles ont été rapportées à ce jour.
Description clinique
Les patients développent habituellement une hypertension artérielle à l'âge adulte. L'hyperkaliémie, l'acidose métabolique hyperchlorémique modérée et la rénine basse existent dès le jeune âge et sont constants. L'aldostéronémie peut être normale ou élevée. Une hypervolémie est souvent notée. Un retard de croissance a été décrit dans quelques cas. Il n'existe pas d'insuffisance rénale. Le syndrome de Spitzer-Weinstein est considéré comme une forme précoce du PHA2, associant une hypertension artérielle à d'autres anomalies cliniques telles que petite taille, faiblesse musculaire, paralysie périodique et anomalies dentaires.
Etiologie
Il existe cinq sous-types de PHA2. Le type 2A est codé en 1q31-q42, mais aucun gène n'a été encore identifié. Le type 2B est dû à des mutations du gène WNK4 (17q21.2), le type 2C du gène WNK1 (12p13.33), le type 2D du gène KLHL3 (5q31.2) et le type 2E du gène CUL3 (2q36.2). Les gènes WNK1 et WNK4 codent respectivement pour la protéine kinase sérine/thréonine WNK1 et WNK4, qui régulent la réabsorption du sodium et du potassium dans le tube distal. Les mutations de ces gènes entraînent une augmentation de la réabsorption du sodium et une diminution de l'excrétion du potassium. Les protéines codées par CUL3 et KLHL3 font partie du complexe Cullin-RING-based E3 ubiquitin ligase, qui joue un rôle dans la dégradation des protéines produites par WNK1 et WNK4.
Méthode(s) diagnostique(s)
Le diagnostic est fait sur les signes cliniques et biologiques caractéristiques : hypertension artérielle, hyperkaliémie et kaliurèse anormalement basse et inadaptée en l'absence d'insuffisance rénale, hyperchlorémie, acidose métabolique, activité rénine plasmatique basse ou effondrée, hypercalciurie et histoire familiale. Le diagnostic peut être confirmé par génétique moléculaire.
Diagnostic(s) différentiel(s)
Le diagnostic différentiel concerne les autres causes d'hyperkaliémie, en premier lieu la maladie rénale chronique. Si la fonction rénale est normale, il comprend les causes d'acidose tubulaire rénale hyperkaliémique (pseudohypoaldostéronisme type 1, hypoaldostéronisme, insuffisance surrénale primitive) et les hyperkaliémies médicamenteuses (ex. : diurétiques épargneurs de potassium, AINS, inhibiteurs de l'angiotensine, triméthoprime), toutes causes habituellement associées à une hypovolémie et une pression artérielle basse. Une forme acquise de PHA2 peut être observée avec les inhibiteurs de la calcineurine, principalement le tacrolimus.
Diagnostic prénatal
Le diagnostic prénatal est possible si la mutation a été antérieurement identifiée chez un membre atteint de la famille.
Conseil génétique
La transmission du PHA2 est habituellement autosomique dominante. Cependant, celle du PHA2 dû à des mutations de KLHLM3 peut être autosomique récessive ou dominante. Le risque de transmission à la descendance est de 50 % dans les formes autosomiques dominantes. Dans les formes récessives, la descendance est obligatoirement porteuse et habituellement asymptomatique. Des variants pathogènes de novo sont possibles. Le phénotype du PHA2 dû au gène CUL3 est la forme habituellement la plus sévère. Le phénotype du PHA2 dû au gène WNK1 est habituellement moins sévère que celui du PHA2 dû au gène WNK4 ou aux mutations dominantes ou récessives du gène KLHL3.
Prise en charge et traitement
Le traitement repose sur les diurétiques thiazidiques à petites doses. Ils sont très efficaces pour corriger l'hypertension (ce qui est important pour en prévenir les complications), l'hyperkaliémie et l'hypercalciurie. Les minéralocorticoïdes n'améliorent pas les anomalies biologiques et sont susceptibles de majorer l'hypertension artérielle.
Pronostic
Le pronostic est bon avec un traitement suivi à vie. La lithiase urinaire peut être une complication si la maladie n'est pas traitée ou si l'hypercalciurie persiste.
Informations supplémentaires
Professionnels
- Information résumée
- Polski (2011, pdf)
- Greek (2011, pdf)
- Hebrew (2020, pdf)
- Revue de génétique clinique
- English (2017)
Informations complémentaires