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Maladie de Dent type 1
Définition
Néphropathie tubulaire rare monogénique, liée à l'X, caractérisée par des signes de dysfonctionnement complexe du tubule proximal en association avec une protéinurie de faible poids moléculaire, une hypercalciurie, une néphrolithiase, une néphrocalcinose et une insuffisance rénale progressive. Aucune atteinte extrarénale n'est rapportée.
Résumé
Epidémiologie
La prévalence est inconnue.
Description clinique
En règle générale, la maladie touche uniquement les hommes, qui peuvent présenter des signes dès la petite enfance. Elle se caractérise par un dysfonctionnement du tubule proximal (TP) et par une protéinurie de faible poids moléculaire (100 % des cas), associés à une hypercalciurie (90 à 95 % des cas), une néphrolithiase (30 à 50 % des cas), une néphrocalcinose (40 à 50 % des cas) et une insuffisance rénale progressive. Le dysfonctionnement du TP peut être sévère et entraîner un syndrome de Fanconi complet (aminoacidurie, phosphaturie, glycosurie, uricosurie, kaliurèse et défaut d'acidification des urines) ; il peut être compliqué d'un rachitisme et d'une ostéomalacie. Lorsque testés, presque tous les patients présentent des concentrations urinaires anormales. Les patients peuvent présenter des symptômes de calculs rénaux (douleurs abdominales, hématurie), d'un syndrome de Fanconi (polyurie, retard de croissance, rachitisme) ou d'une insuffisance rénale chronique. La maladie est souvent suspectée à la suite de la découverte fortuite d'une néphrocalcinose, de calculs rénaux, d'une protéinurie ou d'autres signes biologiques de dysfonctionnement du TP, ou à la suite d'un dépistage familial. Certains patients présentent une protéinurie de faible poids moléculaire associée à une albuminurie significative et à une glomérulosclérose, en l'absence d'un syndrome néphrotique et alors qu'une éventuelle atteinte tubulaire légère peut être négligée. La variabilité inter- et intrafamiliale est importante. La plupart des femmes porteuses de la mutation présentent une forme atténuée de protéinurie de faible poids moléculaire, et peuvent développer une insuffisance rénale légère à un stade plus tardif de leur vie.
Etiologie
La maladie de Dent type 1 est due à des mutations inactivatrices du gène CLCN5 (Xp11.22), codant pour un échangeur électrogénique Cl-/H+ de 746 acides aminés (ClC-5). Près de 250 mutations de CLCN5 ont été rapportées, dont 9 % sont des mutations de novo. Près de 40 % des patients ayant un phénotype compatible avec la maladie de Dent ne sont porteurs d'aucune mutation de CLCN5. Parmi eux, près de la moitié sont porteurs de mutations du gène OCRL1 et sont donc considérés comme étant atteints de la maladie de Dent type 2.
Méthode(s) diagnostique(s)
Le diagnostic repose sur la présence d'une protéinurie de faible poids moléculaire associée, dans la plupart des cas, à une hypercalciurie et à d'autres signes biologiques, radiologiques et cliniques de la maladie. Une analyse génétique moléculaire vient confirmer le diagnostic.
Diagnostic(s) différentiel(s)
Le diagnostic différentiel vise à écarter les autres causes de protéinurie de faible poids moléculaire, ainsi que le syndrome de Fanconi.
Diagnostic prénatal
Le diagnostic prénatal est possible lorsque le variant pathogène a déjà été identifié chez un membre de la famille.
Conseil génétique
Le mode de transmission est lié à l'X. Un conseil génétique doit être proposé aux parents à risque, afin de les informer du risque de 50 % d'avoir un garçon atteint de la maladie ou une fille porteuse de la mutation, et ce à chaque grossesse si la mère est porteuse de la mutation.
Prise en charge et traitement
La prise en charge repose sur des soins de soutien et cherche à prévenir la néphrolithiase en maintenant une hydratation adéquate, ainsi que sur le traitement de la néphropathie chronique, le cas échéant. Un traitement à long terme par un régime riche en citrate ou par supplémentation peut ralentir la progression de la maladie rénale, même en l'absence de néphrolithiase. Les diurétiques thiazidiques ont été utilisés pour traiter l'hypercalciurie, mais ils peuvent entraîner des effets secondaires significatifs. Par ailleurs, leurs bénéfices sur la fonction rénale n'ont pas été confirmés ; ils pourraient aggraver l'hypovolémie et l'hypokaliémie, si présentes. De la même manière, le traitement du rachitisme par vitamine D doit être utilisé avec prudence puisqu'il peut aggraver l'hypercalciurie et la néphrocalcinose.
Pronostic
La progression vers une insuffisance rénale terminale survient entre la 3e et la 5e décennie de vie chez la majorité des hommes atteints de la maladie. La fréquence de l'insuffisance rénale augmente avec l'âge. On la retrouve chez 35 à 40 % des patients âgés de 30 à 50 ans, et chez 75 % de ceux âgés de 50 à 60 ans. La maladie ne récidive pas sur un rein transplanté.
Informations supplémentaires
Professionnels
- Information résumée
- Greek (2011, pdf)
- Polski (2011, pdf)
- Article de synthèse
- English (2010)
- Guide pour le test génétique
- Français (2015, pdf)
- English (2014)
- Revue de génétique clinique
- English (2017)
Informations complémentaires