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Maladie de Dent type 2
Définition
Néphropathie tubulaire rare d'origine génétique, caractérisée par des signes de dysfonctionnement du tubule proximal en association avec une protéinurie de faible poids moléculaire, une hypercalciurie, une néphrolithiase, une néphrocalcinose et une insuffisance rénale progressive. Les atteintes extrarénales sont fréquentes, mais elles peuvent être légères et passer inaperçues.
Résumé
Epidémiologie
La prévalence exacte est inconnue. Par rapport à la maladie de Dent type 1, la maladie de Dent type 2 est près de quatre fois moins fréquente.
Description clinique
En règle générale, la maladie touche uniquement les hommes, qui peuvent présenter des signes dès la petite enfance. Elle est caractérisée par un dysfonctionnement du tubule proximal (TP) et par une protéinurie de faible poids moléculaire (100 % des cas), associés à une hypercalciurie (> 95 % des cas), une néphrolithiase (20 à 30 % des cas), une néphrocalcinose (10 à 20 % des cas) et une insuffisance rénale progressive. Le dysfonctionnement du TP peut être sévère, à l'origine d'un syndrome de Fanconi complet (aminoacidurie, phosphaturie, uricosurie, kaliurèse et défaut d'acidification des urines) ; il peut être compliqué d'un rachitisme et d'une ostéomalacie. Contrairement à la maladie de Dent type 1, la glycosurie est rarement observée dans cette forme de la maladie. Les patients peuvent présenter des symptômes de calculs rénaux (douleurs abdominales, hématurie), d'un syndrome de Fanconi (polyurie, retard de croissance, rachitisme) ou d'une insuffisance rénale chronique. La maladie est souvent suspectée à la suite de la découverte fortuite d'une néphrocalcinose, de calculs rénaux, d'une protéinurie ou d'autres signes biologiques de dysfonctionnement du TP. Les symptômes extrarénaux comprennent une déficience intellectuelle de sévérité variable chez près d'un quart des patients, une cataracte partielle chez près de 10 % des patients et un retard de croissance (Z-score par rapport à la taille moyenne : -2,1). Chez presque tous les patients, les taux de créatine phosphokinase (CPK) et/ou de lactate déshydrogénase (LDH) sont supérieurs à la normale.
Etiologie
La maladie est due à des mutations du gène OCRL1 (Xq26.1) et présente une association allélique avec le syndrome oculo-cérébro-rénal de Lowe (syndrome de Lowe). Contrairement au syndrome de Lowe, les mutations pathogènes sévères à l'origine de la maladie de Dent type 2 (mutations non-sens, mutations de type décalage du cadre de lecture et mutations au niveau du site d'épissage) sont regroupées dans les exons 4-7. Les mutations situées dans d'autres régions du gène OCRL1 sont, quant à elles, presque toujours des mutations faux-sens.
Méthode(s) diagnostique(s)
Le diagnostic repose sur la présence d'une protéinurie de faible poids moléculaire associée, dans la plupart des cas, à une hypercalciurie et à d'autres signes biologiques, radiologiques et cliniques de la maladie. Les taux élevés de CPK et de LDH permettent de différencier le type 1 du type 2 de la maladie. La présence d'anomalies du cristallin et d'une déficience intellectuelle sont aussi en faveur d'un diagnostic de maladie de Dent type 2. Une analyse génétique moléculaire vient confirmer le diagnostic.
Diagnostic(s) différentiel(s)
Le diagnostic différentiel vise à écarter les autres causes de protéinurie de faible poids moléculaire et le syndrome de Fanconi. Il existe un certain continuum dans les manifestations cliniques de la maladie de Dent type 2 et du syndrome de Lowe, qui sont tous les deux dus à des mutations pathogènes du gène OCRL1. Chez certains patients, ces deux phénotypes peuvent être difficiles à distinguer.
Diagnostic prénatal
Le diagnostic prénatal est possible lorsque la mutation pathogène a déjà été identifiée chez un membre de la famille.
Conseil génétique
Le mode de transmission est lié à l'X. Un conseil génétique doit être proposé aux parents à risque, afin de les informer du risque de 50 % d'avoir un garçon atteint de la maladie ou une fille porteuse de la maladie à chaque grossesse, si la mère est porteuse de la mutation.
Prise en charge et traitement
La prise en charge repose sur des soins de soutien. Du point de vue rénal, l'accent est mis sur la prévention de la néphrolithiase en maintenant une hydratation adéquate, et sur le traitement de la néphropathie chronique, le cas échéant. Les données expérimentales disponibles sur la maladie de Dent type 1 suggèrent qu'un traitement à long terme par un régime riche en citrate ou par supplémentation peut ralentir la progression de la maladie rénale, mais de telles données ne sont pas disponibles pour le type 2 de la maladie. Le traitement du rachitisme par vitamine D doit être utilisé avec prudence chez les patients atteint d'hypercalciurie et/ou de néphrocalcinose. Les patients présentant une déficience intellectuelle doivent bénéficier d'une prise en charge neuropsychologique et d'un soutien scolaire adapté.
Pronostic
La progression vers une insuffisance rénale terminale survient entre la 2e et la 5e décennie de vie chez la majorité des hommes atteints de la maladie. La maladie ne récidive pas sur un rein transplanté.
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Informations supplémentaires
Article de synthèse
- Revue
- English (2010) - Orphanet J Rare Dis
- Revue de génétique clinique
- English (2017) - GeneReviews
Test génétique
- Guide pour le test génétique
- English (2014) - Eur J Hum Genet
- Français (2015, pdf) - ANPGM


Informations complémentaires