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Syndrome de la corne occipitale
Définition
Trouble congénital rare du métabolisme du cuivre qui se caractérise principalement par des exostoses osseuses (dont les cornes occipitales pathognomoniques) et des manifestations du tissu conjonctif avec cutis laxa et diverticules vésicaux. L'atteinte du système nerveux central est variable.
Résumé
Epidémiologie
Le syndrome de la corne occipitale (SCO) est une maladie très rare liée à l'X et sa prévalence exacte est inconnue. À ce jour, environ trente-cinq cas rapportés (sauf un) concernent les individus de sexe masculin.
Description clinique
L'âge d'apparition des symptômes varie entre la petite enfance et l'enfance. À la naissance, on observe un céphalhématome (12 % des cas), une peau lâche et ridée, et des hernies ombilicales ou inguinales. Environ un tiers des patients présentent principalement une atteinte du système nerveux central (hypotonie, retard de développement et/ou crises d'épilepsie). La présentation clinique initiale évolue vers des diverticules vésicaux ou des manifestations squelettiques. Les diverticules vésicaux touchent la majorité des patients (> 80 %) et peuvent se manifester par des infections urinaires récurrentes ou une pollakiurie. L'atteinte squelettique la plus typique (présente chez 96 % des patients) est une exostose sur l'occiput à l'insertion du muscle trapézoïde (corne occipitale), présente parfois sur le tibia et le radius. D'autres atteintes squelettiques, plus variables, sont une déformation en marteau de la clavicule, la scoliose, la déformation du pectus, la déformation en coxa valga, en genum valgum, des luxations de la tête radiale. L'incurvation des os longs, l'élargissement de la partie moyenne de la diaphyse, les éperons sur l'épiphyse, des ailes iliaques arrondies et, rarement, l'ostéopénie sont plus rarement rapportés. La dysmorphie faciale devient visible avec l'âge et se traduit par un visage long (46 %), de grandes oreilles (38 %), des joues affaissées (45 %) et des cheveux grossiers (74 %). La trichoscopie peut montrer des pili torti. La peau est souvent hyperextensible et douce, marquée par de fines rides sur les mains et les pieds. La redondance de la peau est remarquable sur le ventre. La tortuosité vasculaire affecte souvent les artères intracrâniennes (65 %), mais elle peut également affecter la circulation cervicale, splénique et splanchnique et impose un risque de formation d'anévrisme. Une dilatation de la racine aortique et une dissection se produisent rarement. Une dysautonomie avec hypotension orthostatique posturale, instabilité de la température et diarrhée chronique sont présentes chez la plupart des patients (> 90%). Environ la moitié des patients présentent un retard de développement moteur dû à une hypotonie musculaire et à une hypermobilité articulaire, et certains une maladresse inhabituelle. Au moins un patient présente une neuropathie motrice distale et environ la moitié une déficience intellectuelle (DI) généralement légère, mais qui peut, dans certains cas, être modérée, voire sévère.
Etiologie
Le SCO est dû à des variants pathogènes (faux-sens, décalage de cadre et du site d'épissage) dans le gène ATP7A (Xq21.1) codant pour l'ATPase 1 de transport du cuivre. Le SCO est une forme allélique de la maladie de Menkes ; il n'existe pas de corrélation claire entre le génotype et le phénotype, ni de corrélation entre le type ou la localisation du variant et les taux de cuivre sériques. Cependant, certains variants peuvent donner lieu à une protéine partiellement fonctionnelle ou à des quantités réduites d'une protéine par ailleurs normale.
Méthode(s) diagnostique(s)
Le diagnostic repose sur les signes cliniques. La radiographie montre les cornes occipitales caractéristiques. Il est confirmé par l'identification d'un variant pathogène.
Diagnostic(s) différentiel(s)
La maladie de Menkes constitue le principal diagnostic différentiel, il s'agit d'une forme allélique du SCO. Parmi les autres maladies à prendre en compte, citons d'autres formes de cutis laxa, notamment la cutis laxa autosomique dominante et la cutis laxa autosomique récessive de type 1a et 1c, le syndrome d'Ehlers-Danlos, de type dermatosparaxie, et les exostoses multiples héréditaires.
Diagnostic prénatal
Le diagnostic prénatal est possible si un variant pathogène a été précédemment identifié chez un apparenté.
Conseil génétique
Se transmet sur le mode récessif lié à l'X. Un conseil génétique doit être proposé aux couples dont la mère est porteuse d'un variant pathogène, pour les informer que le risque de transmission de la maladie au foetus masculin à chaque grossesse est de 50 %. La possibilité d'un mosaïcisme de la lignée germinale doit être évoquée dans le cadre du conseil aux mères non porteuses de cas singletons ; bien qu'elle n'ait pas encore été décrite pour le SCO, elle l'a été pour la maladie de Menkes.
Prise en charge et traitement
Le traitement est symptomatique. Il n'existe pas de données sur la supplémentation parentérale précoce en cuivre-histidine. Notamment, les personnes atteintes de SCO présentent un risque accru d'apnée post-chirurgicale et devraient bénéficier d'une surveillance post-chirurgicale prolongée.
Pronostic
Le pronostic est variable dans le cas du SCO. La plupart des patients atteignent l'âge adulte. Les risques de décès précoce comprennent les crises convulsives, les ruptures de la vessie, les ruptures vasculaires et l'apnée post-chirurgicale. La hernie inguinale récidive souvent après l'intervention chirurgicale.
Informations supplémentaires
Professionnels
- Information résumée
- Polski (2011, pdf)
- Greek (2011, pdf)
- Revue de génétique clinique
- English (2021)
Informations complémentaires