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Diabète insipide néphrogénique
Définition
Néphropathie tubulaire génétique rare caractérisée par une polyurie avec polydipsie, des poussées de fièvre récurrentes, une constipation et une déshydratation hypernatrémique aiguë après la naissance pouvant entraîner des séquelles neurologiques.
Résumé
Epidémiologie
Plus de 350 familles, présentant des mutations génétiques dont plus de 90 % se situent au niveau du gène AVPR2, ont été rapportées à ce jour.
Description clinique
La maladie se manifeste généralement au cours de la première année de vie. Le diabète insipide néphrogénique (DIN) se caractérise par un retard de croissance associé à des difficultés d'alimentation, des vomissements, de la constipation, de la fièvre et de l'irritabilité. L'hypernatrémie s'installe lorsque la gestion de l'excrétion rénale de l'eau fait défaut. Le diabète insipide néphrogénique acquis est plus fréquent à l'âge adulte, se manifestant par une polyurie/polydipsie. Les adultes touchés absorbent et éliminent par les urines généralement entre 10 et 12 litres d'eau par jour. En cas de polyurie, chez les enfants, cette quantité peut dépasser 10 litres par jour.
Etiologie
La maladie est due à une altération de la réponse tubulaire rénale à l'hormone antidiurétique. Dans la plupart des cas, la maladie est causée par des mutations du gène codant pour le récepteur V2 de l'hormone antidiurétique, localisé en position Xq28. En cas de transmission autosomique récessive ou dominante, le DIN est dû à des mutations du gène AQP2 (en position12q13) codant pour l'aquaporine 2. Aquaporine-2 est impliquée dans le transport de l'eau dans les tubules rénaux. Le DIN acquis est principalement induit par les médicaments, notamment par le traitement au lithium utilisé dans les maladies psychiatriques, telles que le trouble bipolaire.
Méthode(s) diagnostique(s)
Un diagnostic de diabète insipide (DI) est facilement établi par la présence d'urine mal diluée et d'une déshydratation hypernatraémique. Le diagnostic d'un DIN suspecté sur la base des antécédents, alors que la concentration de sodium dans le plasma et l'osmolalité sont normales, peut être confirmé par un test de privation d'eau. Une fois le diagnostic de DIN établi, un test à la desmopressine (DDAVP) permet de distinguer le DIN central du DIN néphrogénique. En cas de DIN congénital, le diagnostic peut être confirmé par un test génétique.
Diagnostic(s) différentiel(s)
Le diagnostic différentiel vise principalement à écarter le diabète insipide central. Il existe également des formes de DIN secondaires, associées à d'autres maladies héréditaires, telles que le syndrome de Bartter, la cystinose et l'acidose tubulaire rénale distale (dRTA). Ces patients présentent un phénotype clinique de DIN, mais sont associés à d'autres caractéristiques du trouble sous-jacent, comme une alcalose hypokaliémique (syndrome de Bartter) ou une acidose (cystinose, dRTA).
Diagnostic prénatal
L'analyse de mutation des cellules amniotiques ou des villosités choriales est possible dans les familles chez lesquelles la cause génétique du DIN est connue, mais elle est associée à un faible risque de blessure ou de perte foetale. Comme la charge osmotique du lait maternel ou des préparations lactées est faible, la plupart des cas de DIN se manifestent pendant la période de sevrage et un test génétique sur un échantillon de sang prélevé sur le cordon ombilical à la naissance est généralement suffisant pour établir un diagnostic précoce et ainsi prévenir les épisodes de déshydratation.
Conseil génétique
Dans la plupart des cas, la maladie se transmet selon le mode récessif lié à l'X, mais elle peut aussi être transmise selon le mode récessif autosomique ou dominant. Le conseil génétique devrait être proposé aux familles affectées.
Prise en charge et traitement
Une concentration urinaire anormale ne répond pas au traitement hormonal antidiurétique. Le traitement est prophylactique et permet de prévenir les épisodes de déshydratation hypernatrémique en minimisant les pertes urinaires. Les patients doivent suivre un régime pauvre en sel avec un apport limité en potassium et en protéines. Les diurétiques thiazidiques (par exemple l'hydrochlorothiazide) et les inhibiteurs de la synthèse des prostaglandines (par exemple l'indométhacine, l'ibuprofène ou le célécoxib) peuvent contribuer à réduire davantage le débit urinaire. Un conseil diététique minutieux est recommandé pour assurer un apport calorique et protéique adéquat, ainsi qu'une croissance normale chez les enfants.
Pronostic
Chez les patients bénéficiant d'un traitement médical adéquat, on n'observe plus de cas rapportés auparavant, de déficience intellectuelle associée à des calcifications intracrâniennes. Un rapport fait état d'une prévalence accrue du trouble de déficit de l'attention/hyperactivité chez les patients atteints de DIN, il n'est cependant pas très clair s'il s'agit du trouble en tant que tel ou du besoin constant d'eau et du besoin fréquent d'uriner. La dilatation des voies urinaires a été rapportée chez les patients atteints de DIN, en particulier chez ceux qui présentent des anomalies de la miction, pouvant entraîner une grave altération de la fonction vésicale et/ou rénale.
Un résumé pour cette maladie existe en English (2020) Español (2020) Nederlands (2020) Deutsch (2007) Italiano (2007) Russian (2020, pdf)
Informations supplémentaires
Guidelines
- Conduite à tenir en urgence
- Français (2017, pdf) - Orphanet Urgences
- Español (2018, pdf) - Orphanet Urgences
Disease review articles
- Revue de génétique clinique
- English (2020) - GeneReviews
Genetic Testing
- Guide pour le test génétique
- Français (2015, pdf) - ANPGM


Informations complémentaires