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Macroglobulinémie de Waldenström
Définition
La macroglobulinémie de Waldenström (MW) est une prolifération lymphocytaire B indolente caractérisée par l'accumulation des cellules monoclonales dans la moelle osseuse et dans les tissus lymphoïdes périphériques, et associée à la production d'immunoglobulines M (IgM) monoclonales sériques.
ORPHA:33226
Niveau de classification : PathologieRésumé
Un texte plus récent existe en anglais pour cette maladie
Epidémiologie
La MW a une incidence globale annuelle de 1/260 000 et compte pour environ 2% de toutes les tumeurs malignes hématologiques.
Description clinique
L'âge médian au diagnostic est de 68 ans, et la maladie est deux fois plus fréquente chez les hommes. Les principaux signes cliniques sont une hépatosplénomégalie, une lymphadénopathie, des symptômes constitutionnels, des hémorragies nasales et buccales, un syndrome d'hyperviscosité et une cytopénie. La fatigue liée à l'anémie normochrome normocytaire est le symptôme le plus fréquent. Une infiltration viscérale est rare mais peut atteindre l'estomac, l'intestin grêle, les poumons, les glandes exocrines ou la peau, avec comme symptômes une diarrhée, une stéatorrhée et un purpura cutané. Des hémorragies rétiniennes ou des complications neurologiques sévères (confusion mentale, accident vasculaire cérébral) peuvent survenir en cas de syndrome d'hyperviscosité. Jusqu'à 38% des patients souffrant de la MW présentent une neuropathie périphérique. Un syndrome néphrotique a été associé à la MW dans quelques cas. Les complications majeures incluent une insuffisance médullaire, une cytopénie auto-immune, un lymphome à grandes cellules, une vascularite à complexes immuns et des infections.
Etiologie
L'étiologie exacte de la MW est inconnue. Des facteurs liés à l'immunité pourraient être impliqués et la maladie a clairement une composante familiale puisque les membres au premier degré des patients ont un risque élevé de développer la maladie. Aucun gène de susceptibilité n'a encore été identifié, mais des loci de susceptibilité ont été cartographié sur les chromosomes 6p21.3 et 4q, et la moitié des patients ont des délétions 6q dans les cellules tumorales. Une mutation (L265P) somatique hautement récurrente de MYD88 a été identifiée récemment chez 80 à 85% des patients.
Méthode(s) diagnostique(s)
Le diagnostic est confirmé par la présence d'une protéine IgM monoclonale sérique et par biopsie de la moelle osseuse (montrant ≥10% de cellules lymphoplasmocytaires clonales). Selon la classification des tumeurs proposée par l'OMS, la MW appartient aux lymphomes lymphoplasmocytaires. Les cellules sont généralement négatives pour l'expression des marqueurs CD3 et CD103, mais elles expriment les marqueurs pan-B CD19 et CD20. La valeur médiane de l'hémoglobine mesurée au moment du diagnostic est de 10 g/dL. L'électrophorèse et l'immunofixation des protéines du sérum, et la tomodensitométrie (TMD) de l'abdomen et du pelvis contribuent au diagnostic. Une splénomégalie et/ou des adénopathies sont observées chez 20% des patients.
Diagnostic(s) différentiel(s)
Le diagnostic différentiel inclut le myélome multiple, la leucémie lymphocytaire chronique à cellules B, le lymphome malin non-hodgkinien (voir ces termes) et les gammapathies monoclonales de signification indéterminée (GMSI). Des infections comme l'hépatite, le SIDA et diverses affections rhumatologiques présentent également une augmentation du taux d'IgM. La présence d'une mutation L265P de MYD88< /i> permet de différencier la MW d'autres troubles lymphoprolifératifs chroniques proches, liés aux lymphocytes B, tel que le lymphome de la zone marginale (voir ce terme).
Prise en charge et traitement
Il n'y a pas de traitement pour la MW. Les patients au stade asymptomatique sont simplement surveillés. Les traitements pour les patients symptomatiques dépendent de plusieurs facteurs (âge, progression de la maladie) et peuvent inclure des agents alkylants, des analogues des nucléosides purines (PNA), le rituximab (RT) et le bortézomib. Le traitement initial fait appel au RT. Le RT associé à la cyclophosphamide, la doxorubicine, la vincristine et la prednisone (R-CHOP), ou la combinaison de la dexaméthasone, du RT et de la cyclophosphamide (DRC), ou le bortézomib sont utilisés lorsqu'un contrôle rapide de la maladie est nécessaire, ou pour les patients candidats à une transplantation autologue de cellules souches (ASCT). Pour les patients ayant une cytopénie sévère, les thérapies DRC ou RT sont préférables. Des traitements de rattrapage peuvent impliquer l'utilisation des agents initiaux ou d'agents d'une classe différente, seuls ou combinés. Un régime basé sur les PNA ou une ASCT peut parfois convenir comme option de traitement de rattrapage.
Pronostic
Le temps de survie médian est de 5 à 6 ans après le début du traitement, mais la MW peut se stabiliser ou progresser lentement pendant plusieurs années avant de nécessiter un traitement.
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Informations supplémentaires
General public
- Article pour tout public
- Deutsch (2022) - Onkopedia
Guidelines
- Recommandations pour la pratique clinique
- Nederlands (2012, pdf) - Ned Tijdschr Hematol
- English (2014) - Br J Haematol
Disease review articles
- Article de synthèse
- Deutsch (2010) - Onkopedia


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