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Leucémie aiguë myéloïde
Définition
La leucémie aiguë myéloïde (LAM) représente un groupe de néoplasmes provenant des cellules précurseurs impliquées dans la différenciation de la lignée myéloïde. Tous sont caractérisés par une expansion clonale de blastes myéloïdes. La LAM se manifeste par une fièvre, une pâleur, une anémie, des hémorragies et des infections récurrentes.
Résumé
Epidémiologie
Le taux d'incidence annuelle de la LAM est estimé entre 1/33 000 et 1/25 000 en Europe.
Description clinique
Bien que la LAM puisse survenir à n'importe quel âge, elle touche plus souvent les personnes âgées, généralement de plus de 65 ans. Le tableau clinique consiste principalement en une période courte associant une pâleur, une fatigue, une fièvre, des infections et des hémorragies. Ces signes ne sont pas obligatoirement présents. L'infiltration du système nerveux central est peu commune et se rapporte souvent à des variantes monocytaires. Une accumulation de myéloblastes dans différents tissus extramédullaires, principalement la peau, peut être observée et est connue sous le nom de sarcome myéloïde. Les testicules ne sont généralement pas atteints.
Etiologie
La pathogenèse de la LAM reste peu claire mais un modèle en deux temps a été suggéré comme mécanisme probable de la leucémogénèse. Cela induit que la LAM pourrait être la conséquence de mutations sur au moins 2 types de gènes. Les mutations de classe I confèrent un avantage prolifératif tandis que les mutations de classe II altèrent la différenciation hématopoïétique normale. Les mutations des gènes FLT3-ITD ou KIT sont des exemples de mutations de classe I. Les mutations de classe II comprennent celles touchant le gène CEBPA. Le type de cellules à l'origine de la LAM reste sujet à controverse. Bien que certaines données rapportées soutiennent une implication des progéniteurs de certains types cellulaires myéloïdes spécifiques, d'autres études se placent en faveur d'une souche plus immature.
Méthode(s) diagnostique(s)
Le diagnostic repose sur les analyses biologiques mettant en évidence une anémie, une thombocytopénie, et une leucopénie ou une leucocytose résultant d'une perturbation de la fonction hématopoïétique en raison d'une infiltration de la moelle osseuse ou de la circulation périphérique par des blastes immatures. Le diagnostic se base également sur une ponction ou une biopsie de la moelle osseuse dans un contexte de suspicion de LAM, qui est considérée comme positive lorsque la moelle osseuse comporte au minimum 20 % de myéloblastes. Suite à l'examen morphologique, un immunophénotypage des cellules leucémiques ainsi qu'une analyse moléculaire et cytogénétique doivent être réalisés.
Diagnostic(s) différentiel(s)
Le diagnostic différentiel inclut les anémies mégaloblastiques, les syndromes myélodysplasiques, la leucémie aiguë lymphoblastique, la leucémie aiguë biphénotypique, la leucémie myéloïde chronique (phase myéloblastique), ainsi que les métastases de tumeurs telles que le rhabdomyosarcome et le neuroblastome.
Prise en charge et traitement
Chez le patient jeune, le traitement consiste en une thérapie d'induction associant la cytarabine et l'idarubicine ou la daunorubicine selon un schéma 3 + 7 classique, avec comme objectif principal la recherche d'une réponse complète (RC). Environ 75 % des patients atteignent une RC, mais pratiquement tous subissent une rechute par la suite en l'absence d'un traitement additionnel (thérapie de consolidation). Selon la stratification, les patients peuvent être traités par chimiothérapie de consolidation ou par greffe allogénique de cellules souches hématopoïétiques (HSCT). Un second cycle d'induction est administré en cas de LAM réfractaire ou récidivante, avec l'adjonction de nouveaux médicaments (tels que le gemtuzumab ozogamicine) au traitement standard. Certains médicaments comme l'azacitidine ou la décitabine peuvent être utilisés dans le traitement du patient âgé dans des circonstances spécifiques.
Pronostic
Le pronostic varie considérablement selon, entre autres, la cytogénétique, les données moléculaires, la réponse à la thérapie d'induction et l'âge du patient. Globalement, le taux de survie des patients jeunes sur le long terme est de 40 %. Chez les enfants de moins de 15 ans, le taux de survie global se situe entre 60 et 70 %. Le pronostic est plutôt défavorable chez le patient âgé.
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