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Médulloblastome
Définition
Tumeur embryonnaire rare du tissu neuro-épithélial caractérisée cliniquement par une augmentation de la pression intracrânienne et une dysfonction cérébelleuse, dont les symptômes les plus courants sont les céphalées, les vomissements et l'ataxie. La maladie peut être classée selon les critères histologiques (médulloblastome classique, anaplasique, à grandes cellules ou desmoplatique, ou médulloblastome avec nodularité étendue) et moléculaires (caractérisé par une activation de la voie, activation de la signalisation Sonic Hedgehog, groupe 3, groupe 4).
Résumé
Epidémiologie
Le médulloblastome (MB) est la tumeur cérébrale maligne la plus fréquente chez l'enfant. L'incidence annuelle varie selon l'âge d'un groupe et est estimée aux États-Unis à 0,47/100 000 chez les enfants (de 0 à 14 ans), à 0,11/100 000 chez les adolescents et les jeunes adultes, à 0,02/100 000 chez les adultes (de plus de 40 ans). La maladie touche davantage d'hommes que de femmes.
Description clinique
L'âge d'apparition de la maladie varie entre la période néonatale et l'âge adulte (l'âge maximum d'apparition étant compris entre 3 et 6 ans, seuls 25 % des patients étant âgés de 15 et 44 ans). Les symptômes les plus courants sont les céphalées, les vomissements et l'ataxie. Les autres symptômes observés peuvent être la léthargie, une déficience des nerfs moteurs ou crâniens, une paralysie du regard, une déficience visuelle due à une hydrocéphalie, des vertiges/une perte auditive, des changements de comportement/une irritabilité et des douleurs dans la région extracrânienne (par exemple, des maux de dos chez les personnes avec des métastases vertébrales). Chez l'enfant, environ 30 % des cas présentent des métastases au moment du diagnostic. La plupart des métastases surviennent dans le système nerveux central par l'invasion via le liquide céphalo-rachidien (crânien ou rachidien), tandis que leur propagation aux autres organes (par exemple la moelle osseuse, le foie, les poumons) est très rare au moment du diagnostic. Chez une minorité de patients, le médulloblastome est associé au syndrome de Gorlin, à la polypose adénomateuse familiale (PAF ; l'association de la PAF et de médulloblastome est appelée syndrome de Turcot avec polypose) ou au syndrome de Li-Fraumeni. Une susceptibilité accrue à certaines tumeurs (neuroblastome), des tumeurs malignes hématologiques (leucémie aiguë lymphoblastique, leucémie myéloïde aiguë) ou des maladies causées par des mutations des gènes codant pour les protéines de la voie de signalisation RAS (neurofibromatose-syndrome de Noonan - syndrome de Noonan) ont été rapportés au Manitoba.
Etiologie
L'étiologie exacte du MB reste inconnue à ce jour, mais les données génomiques ont permis d'identifier plusieurs gènes candidats qui contribuent à la pathogénèse de différents sous-groupes du MB. Il s'agit des inhibiteurs de la voie de signalisation Hedgehog comprenant SUFU (10q24.32), Ptch1 (9q22.32), hélicases à ARN DDX3X (Xp11.3-p11.23), les régulateurs de la chromatine KDM6A (Xp11. 2) et les gènes du complexe N-CoR BCOR (Xp11.4), et les gènes de la maladie de Parkinson KMT2D (12q13.12), SMARCA4 (19p13.3), c-myc (8q24.21), MYCN (2p24.3), et TP53 (17p13.1).
Méthode(s) diagnostique(s)
Le MB siège au niveau du vermis et dans 20 % des cas dans l'hémisphère cérébelleux. Les MB activés par la voie WNT sont localisés à proximité de la face dorsale du tronc cérébral. À l'examen histopathologique, le MB se caractérise par de petites cellules malignes rondes colorées en bleu par l'hématoxyline et apparaissant sous des formes allant de tumeurs à nodularité extensive à des formes dites à grandes cellules/anaplastiques. Outre le MB classique, on distingue quatre variantes histologiques du MB : MB anaplasique, MB à grandes cellules, MB à nodularité extensive et MB desmoplastique/nodulaire. Quatre sous-groupes moléculaires différents (activés par la WNT, activés par les signalisations Sonic Hedgehog, groupe 3, groupe 4) ont été identifiés.
Diagnostic(s) différentiel(s)
Le diagnostic différentiel comprend d'autres tumeurs cérébrales (épendymome, tumeur gliale, tumeur rhabdoïde tératoïde atypique) et d'autres causes d'altérations cérébelleuses (lésions infectieuses ou kystiques, hémorragies).
Conseil génétique
Le conseil génétique est indiqué dans des configurations spécifiques, par exemple dans le MB activé par la signalisation Sonic Hedgehog (syndrome Gorlin, syndrome Li-Fraumeni, BRCA2), MB activé par WNT CTNNB1-négatif (syndrome de Turcot).
Prise en charge et traitement
Les patients doivent être examinés dans un premier temps afin d'identifier une augmentation de la pression intracrânienne qui devra le cas échéant être contrôlée soit par des médicaments (par exemple des stéroïdes), soit par un drainage réalisé par un neurochirurgien (par exemple un drainage externe). Le traitement postopératoire dépend de l'âge, du sous-groupe histologique et moléculaire, et du résultat des évaluations des stades (IRM crânienne et rachidienne, examen du liquide céphalo-rachidien lombaire si la ponction lombaire n'est pas contre-indiquée). Une combinaison de chimiothérapie et d'irradiation craniospinale est pratiquée chez les enfants âgés de 3 à 5 ans. Chez les jeunes enfants, dans des configurations très spécifiques, on peut administrer des traitements permettant d'éviter d'exposer le cerveau à l'irradiation.
Pronostic
Le taux de survie global est à présent de 80 % chez les patients à risque standard, et de 30 à 60 % chez les patients à haut risque. Chez les enfants, les rechutes surviennent dans les 2 ans dans près de 75 % des cas.
Informations supplémentaires
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