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Syndrome néphrotique congénital type finlandais
Définition
Syndrome néphrotique congénital rare, caractérisé par une protéinurie massive et des oedèmes importants, qui se manifestent in utero ou au cours des trois premiers mois postnataux.
Résumé
Epidémiologie
Ce type de syndrome néphrotique est plus fréquent en Finlande, avec une prévalence de 1/8 200 naissances. La maladie est observée dans différents groupes ethniques dans le monde avec une prévalence inconnue.
Description clinique
Les enfants atteints ont une protéinurie massive et des oedèmes qui débutent in utero (anasarque foetoplacentaire). Ils ont un petit poids de naissance et sont prématurés ; le poids du placenta représente plus de 25 % du poids de naissance. Un syndrome néphrotique sévère apparaît précocement après la naissance. Les signes typiques associent hypoalbuminémie, hyperlipémie, hypothyroïdie, distension abdominale et oedèmes, avec un retard de croissance et une susceptibilité augmentée aux complications thromboemboliques et aux infections graves. Au plan histologique, des dilatations microkystiques des tubules sont observées avec des glomérules initialement peu modifiés (hypercellularité mésangiale et/ou endocapillaire d'importance variable). La microscopie électronique montre un effacement des pieds des podocytes.
Etiologie
La maladie est due à une mutation récessive du gène NPHS1 (19q13). NPHS1 code pour la néphrine, protéine de type glissière, qui joue un rôle essentiel dans la perméabilité glomérulaire au niveau du diaphragme de fente. A ce jour, plus de 200 mutations du gène NPHS1 ont été identifiées, mais deux d'entre elles sont fréquentes chez les enfants finlandais atteints : l'une est une délétion de deux paires de base dans l'exon 2 conduisant à une protéine tronquée (Fin major) et l'autre est une mutation non-sens dans l'exon 26 (Fin minor). Ces deux mutations sont observées chez 94 % des patients finlandais, mais sont tout-à-fait rares en dehors de la Finlande.
Méthode(s) diagnostique(s)
Le diagnostic est suspecté sur les éléments cliniques et confirmé par examen de génétique moléculaire.
Diagnostic(s) différentiel(s)
Le diagnostic différentiel recouvre les autres formes de syndrome néphrotique à début précoce : le syndrome de Denys-Drash, le syndrome de Pierson, le syndrome de Galloway-Mowat, la dysplasie immuno-osseuse de Schimke et la glomérulopathie extramembraneuse congénitale par allo-immunisation foetomaternelle anti-endopeptidase neutre.
Diagnostic prénatal
La protéinurie anténatale entraine une augmentation importante du taux d'alpha-foetoprotéine dans le liquide amniotique (jusqu'à 10 fois son taux habituel) dès la quinzième semaine de gestation, avec une augmentation parallèle mais moindre du taux sérique maternel. Cependant, une mutation hétérozygote de NPHS1 peut également entraîner une augmentation du taux d'alpha-foetoprotéine, ce qui est source d'erreur diagnostique. Le diagnostic anténatal définitif est fait par génétique moléculaire à partir d'une biopsie trophoblastique.
Conseil génétique
La transmission est autosomique récessive. Le risque de récidive dans la fratrie d'un enfant atteint est de 25 %.
Prise en charge et traitement
Le syndrome néphrotique ne répond à aucun traitement immunosuppresseur. Son traitement est donc essentiellement symptomatique. Il comprend des perfusions régulières d'albumine, un régime riche en protéines, un traitement pharmacologique antiprotéinurique par inhibiteur du système rénine-angiotensine et indométacine, un traitement anticoagulant, une supplémentation en hormone thyroïdienne et un traitement adapté aux infections. En cas de retard de croissance malgré ces mesures, une néphrectomie uni ou bilatérale peut être nécessaire pour arrêter la fuite protéique massive.
Pronostic
Avec un traitement symptomatique adapté, la plupart des enfants survivent à long terme, mais développent une insuffisance rénale chronique terminale (IRCT), qui nécessite un traitement de suppléance au cours des 2-3 premières années de vie. La survie à cinq ans des patients et du greffon est autour de 90 %, comme pour les autres causes d'IRCT chez l'enfant. La récurrence après transplantation est limitée aux patients homozygotes pour la mutation Fin major, car ils ont un risque de 30 % de développer de novo une glomérulonéphrite due à la présence d'anticorps antinéphrine circulants.
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Informations supplémentaires
Guidelines
- Recommandations pour la pratique clinique
- English (2020) - Eur J Hum Genet
- English (2021) - Nat Rev Nephrol
Disease review articles
- Article de synthèse
- Español (2014) - An Pediatr Contin


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