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Syndrome de Wiskott-Aldrich
Définition
Le syndrome de Wiskott-Aldrich (WAS) est un déficit immunitaire primitif caractérisé par une microthrombocytopénie, un eczéma, des infections et un risque accru de manifestations auto-immunes et/ou oncohématologiques.
ORPHA:906
Niveau de classification : Pathologie- Synonyme(s)
:
- Syndrome d'eczéma-thrombocytopénie-immunodéficience
- Prévalence : 1-9 / 1 000 000
- Hérédité : Autosomique dominante ou Autosomique récessive ou Récessive liée à l'X ou Non applicable
- Âge d'apparition : Petite enfance, Néonatal
- CIM-10 : D82.0
- OMIM : 301000 600903 614493
- UMLS : C0043194
- MeSH : D014923
- GARD: 7895
- MedDRA : 10047992
Résumé
Epidémiologie
L'incidence exacte est méconnue. Elle est estimée à moins de 1/100 000 naissances vivantes. La maladie touche quasi exclusivement les garçons.
Description clinique
Le WAS se manifeste en général pendant l'enfance, mais un début néonatal est possible. Les premières manifestations sont hémorragiques (pétéchies, ecchymoses, purpura, épistaxis, saignements buccaux, intracrâniens, diarrhées sanglantes). La deuxième caractéristique est un eczéma aigu ou chronique. Du fait du déficit immunitaire, il existe des manifestations infectieuses (voies aériennes, digestives, peau) dues à des germes courants ou opportunistes. On observe des manifestations auto-immunes dans 40% des cas (anémie hémolytique et/ou neutropénie auto-immune, vascularite, colite inflammatoire, atteinte rénale, articulaire). Les patients atteints de WAS ont un risque accru de développer des tumeurs (surtout lymphomes à cellules B) à tout âge.
Etiologie
Le WAS est dû à des mutations hémizygotes du gène WAS (Xp11.4-p11.21) codant pour la protéine du syndrome de Wiskott-Aldrich (WASp) exprimée dans les cellules hématopoïétiques, qui joue un rôle majeur dans la réorganisation du cytosquelette d'actine, la transduction de signaux et l'apoptose. Les mutations habituellement hypomorphes du gène WAS peuvent provoquer une forme atténuée de WAS appelée thrombocytopénie liée à l'X avec plaquettes normales (XLT), caractérisée par une thrombopénie et un eczéma légers à modérés, un risque plus faible d'auto-immunité et de malignité, habituellement sans immunodéficience. Récemment, une mutation sur le gène WIPF1 (famille de protéines interagissant avec WAS/WASL, membre 1; 2q31.2) codant pour une protéine stabilisant et évitant la dégradation de WASp a été identifiée chez un patient avec un phénotype proche du WAS.
Méthode(s) diagnostique(s)
Le diagnostic repose sur les antécédents familiaux, l'examen clinique et la démonstration d'une thrombocytopénie (plaquettes de taille réduite, nombre normal de mégacaryocytes) et une production altérée d'anticorps (surtout en réponse aux antigènes polysaccharidiques). Une expression nulle ou réduite de WASp et le test génétique confirment le diagnostic.
Diagnostic(s) différentiel(s)
Le diagnostic différentiel principal est le purpura thrombocytopénique « idiopathique » (aigu ou chronique) chez les garçons et l'allo-immunisation plaquettaire (chez les nouveau-nés).
Diagnostic prénatal
Un diagnostic prénatal est réalisable pour les foetus masculins quand la mutation causale a été identifiée dans la famille.
Conseil génétique
Le WAS est une maladie à transmission récessive liée à l'X. Les femmes vectrices ont 50% de risque de transmettre la maladie à leurs fils. Il a été observé quelques mutations de novo.
Prise en charge et traitement
Le seul traitement curatif est la greffe de cellules souches hématopoïétiques (CSH), réalisée le plus tôt possible avec un donneur HLA de la meilleure compatibilité possible. Pour les enfants jeunes sans donneur avec compatibilité HLA satisfaisante, une greffe de CSH avec un donneur haplo-identique peut donner des résultats satisfaisants. La thérapie génique, bien qu'encore au stade expérimental, pourrait être une solution prometteuse pour les patients sans donneur compatible. La substitution par immunoglobulines IV ou SC et les antibiotiques oraux quotidiens sont nécessaires pour prévenir les infections. Un eczéma sévère nécessite un traitement topique ou systémique à court-terme à base de stéroïdes. Les traitements immunosuppresseurs (stéroïdes, splénectomie, agents immunosuppresseurs) doivent être administrés avec précaution, par une équipe médicale spécialisée. Les agonistes du récepteur de la thrombopoiétine (romiplostim ou eltrombopag) pourraient être utilisés pour améliorer la thrombopénie, si elle est réfractaire et sévère en attente de greffe de CSH ou de thérapie génique.
Pronostic
La greffe de CSH assure un taux de survie d'au mieux environ 80%, mais sans donneur compatible le pronostic est moins favorable et l'espérance de vie est réduite, notamment en cas de malignités.
Informations supplémentaires
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