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Atrophie optique autosomique dominante classique
Définition
Maladie neuro-ophtalmologique rare qui est l'une des formes les plus courantes de neuropathie optique héréditaire caractérisée par une perte visuelle bilatérale progressive avec un début au cours de la première décennie de la vie, associée à une pâleur du disque optique, une baisse d'acuité visuelle, une altération du champ visuel et de la vision des couleurs.
ORPHA:98673
Niveau de classification : Pathologie- Synonyme(s)
:
- Atrophie optique autosomique dominante de Kjer
- Atrophie optique dominante de type 1
- Maladie de Kjer
- Prévalence : 1-9 / 100 000
- Hérédité : Autosomique dominante
- Âge d'apparition : Enfance, Adulte, Adolescence
- CIM-10 : H47.2
- OMIM : 165500 605293 610708 618977
- UMLS : -
- MeSH : -
- GARD: 9890
- MedDRA : -
Résumé
Epidémiologie
La prévalence de l'atrophie optique autosomique dominante (ADOA) est variable, oscillant entre 1/10 000 au Danemark (en raison d'un effet fondateur) et 1/35 000 au Royaume-Uni et probablement dans le monde.
Description clinique
L'ADOA est généralement décelée au cours de la première décennie de la vie, souvent au cours d'un dépistage à l'école, mais une apparition plus tardive est possible. La déficience visuelle est généralement modérée (l'acuité visuelle varie de 20/80 à 20/120) mais peut varier de légère à sévère. Le défaut du champ visuel est typiquement centrocecal, central ou paracentral. La vision des couleurs est souvent affectée, généralement dans l'axe bleu-jaune (tritanopie). La cécité légale est rare. Les patients peuvent également être asymptomatiques, bien que porteurs d'une mutation. Dans environ 20 % des cas, des signes extra-oculaires sont présents (forme dite ADOA plus), tels qu'une perte auditive neurosensorielle ou d'autres signes neurologiques sévères, qui surviennent généralement plus tard dans la vie, chez les jeunes adultes, tels qu'une myopathie, une ataxie, une neuropathie périphérique ou une ophtalmoplégie chronique progressive externe. Des formes rares de la maladie, similaires au syndrome de Behr, ont été rapportées chez des patients porteurs de variants bialléliques dans le gène OPA1 (syndrome de Behr, OPA1).
Etiologie
La majorité des patients atteints d'ADOA présentent des mutations dans le gène OPA1 (en 3q29) codant pour une protéine de la membrane mitochondriale interne intrinsèquement impliquée dans la biogenèse mitochondriale, la réplication de l'ADN mitochondrial et la dynamique mitochondriale. La déficience visuelle est très variable au sein d'une même famille et entre les différentes familles, même s'il s'agit de la même mutation.
Méthode(s) diagnostique(s)
L'ADOA est le plus souvent suspecté chez les enfants présentant une neuropathie optique inexpliquée, surtout si elle est associée à des antécédents familiaux similaires (qui peuvent néanmoins être absents dans 50 % des cas). L'examen du fond de l'oeil révèle typiquement une pâleur bilatérale et symétrique du côté temporal de la tête du nerf optique, ainsi qu'une pâleur de l'anneau neuro-rétinien et un croissant gris temporel. Les potentiels évoqués visuels (VEP) sont généralement retardés et l'électrorétinogramme montre un rapport N95/P50 anormal, avec une réduction de l'amplitude de l'onde N95, suggérant une altération de la fonction de la couche de cellules ganglionnaires de la rétine. La tomographie par cohérence optique (OCT) révèle une réduction globale de l'épaisseur de la couche de fibres nerveuses rétiniennes péripapillaires, principalement dans le quadrant inféro-tempora. Le reste de la rétine est typiquement de morphologie normale. Le diagnostic, souvent suspecté cliniquement, est confirmé par l'analyse du gène OPA1.
Diagnostic(s) différentiel(s)
Le diagnostic différentiel comprend toutes les causes courantes de neuropathies optiques : causes compressives, inflammatoires, ischémiques, toxiques et métaboliques. D'autres neuropathies optiques héréditaires comme la neuropathie optique héréditaire de Leber ou le syndrome de Wolfram ont des présentations initiales différentes (apparition tardive, associées ou non à d'autres signes neurologiques ou systémiques), mais le phénotype clinique final de la neuropathie optique n'est pas spécifique. Parmi les autres gènes impliqués dans l'atrophie optique autosomique dominante isolée ou syndromique, on retrouve : ACO2, SPG7, AFG3L2, MFN2, OPA3, DRP1 et SSBP1.
Diagnostic prénatal
L'identification prénatale d'une mutation peut être proposée dans les familles lorsque les mutations sont connues, étant entendu que tous les porteurs ne manifesteront pas la maladie.
Conseil génétique
La transmission est autosomique dominante avec un risque de 50 % pour les enfants d'être porteur de la mutation.
Prise en charge et traitement
Il n'existe aucun traitement efficace actuellement pour cette maladie. La rééducation basse vision peut être recommandée chez les patients présentant une altération sévère de l'acuité visuelle. Le tabagisme, la consommation excessive d'alcool et les médicaments qui peuvent avoir une toxicité mitochondriale ou neurologique doivent être évités.
Pronostic
La déficience visuelle dans l'ADOA est classiquement irréversible, une guérison spontanée étant exceptionnelle. La perte visuelle est généralement légère, mais s'aggrave le plus souvent de manière lentement progressive au cours de la vie. L'ADOA n'affecte pas le développement intellectuel ni la durée de vie. Les patients peuvent avoir une vie familiale et sociale normale, même si l'intégration professionnelle peut parfois être problématique.
Informations supplémentaires
Professionnels
- Article de synthèse
- English (2012)
- Recommandations pour la pratique clinique
- Français (2021)
- Revue de génétique clinique
- English (2015)
Informations complémentaires