Rechercher une maladie rare
Autre(s) option(s) de recherche
Pseudoxanthome élastique
Définition
Maladie métabolique rare, d'origine génétique, avec atteinte du tissu conjonctif et des yeux, caractérisée par une calcification ectopique progressive et une fragmentation des fibres élastiques de la peau, de la rétine et des parois artérielles.
Résumé
Epidémiologie
La prévalence est estimée dans une fourchette comprise entre 1/40 000 et 1/100 000, avec une prédominance féminine dont la raison reste inexpliquée (sex-ratio étant de 4:1).
Description clinique
La maladie se déclare généralement à l'adolescence ou au début de l'âge adulte, mais peut apparaître à tout âge. L'apparition de petites papules jaunes sur la nuque et les côtés du cou et dans les zones des plis est presque systématiquement le premier signe clinique. Les papules confluent ensuite et donnent à la peau un aspect lâche et ridé. La calcification dystrophique de la membrane de Bruch de la rétine, révélée par des stries angioïdes à l'examen du fond d'oeil, peut déclencher une néovascularisation choroïdienne et, in fine, la perte de la vision centrale et la cécité au stade avancé de la maladie. Les lésions des parois des artères de petite et moyenne taille peuvent entraîner une claudication intermittente et une artériopathie périphérique. Chez certains patients, la maladie peut se limiter à un seul organe (peau, oeil ou vaisseaux sanguins), ou affecter deux ou trois de ces organes. Les complications cardiaques (angine de poitrine, infarctus du myocarde) sont relativement rares, mais méritent un examen approfondi lorsqu'elles sont présentes. Des accidents ischémiques transitoires et, plus rarement, des accidents vasculaires cérébraux ischémiques ont été rapportés. Une hémorragie gastro-intestinale survient dans environ 5 % des cas. On peut observer une calcification d'autres organes, tels que les reins, les seins, le pancréas, les testicules, le foie et la rate.
Etiologie
Des variants pathogènes bialleliques du gène ABCC6 (en 16p13.11) sont à l'origine de la grande majorité des cas. Dans de rares cas, les patients présentant des caractéristiques cliniques semblables à celles du pseudoxanthome élastique (PXE) sont porteurs de variants pathogènes du gène ENPP1 (en 6q23.2), qui est généralement associé à la calcification artérielle généralisée de l'enfance (GACI). Les deux gènes font vraisemblablement partie d'une même voie métabolique, et les variantes pathogènes sont censées entraîner une diminution du pyrophosphate (PPi) circulant, un facteur majeur responsable de la prévention de la calcification.
Méthode(s) diagnostique(s)
Le tableau clinique faisant suspecter le diagnostic consiste en des lésions cutanées caractéristiques, jaunâtres, dont la forme rappelle celle d'un pavé, situées sur les sites de prédilection. La biopsie de la peau affectée à l'aide d'une coloration spécifique de l'élastine et du calcium révèle des altérations morphologiques abondantes et une fragmentation, agglutination et calcification de fibres élastiques dans le derme moyen et inférieur. L'examen du fond d'oeil révèle une rétinopathie caractéristique avec des stries angioïdes, des drusen ou une maculopathie. Le test génétique du gène ABCC6 peut confirmer le diagnostic ou l'écarter dans les cas cliniquement ambigus.
Diagnostic(s) différentiel(s)
Le diagnostic différentiel des stries angioïdes vise à écarter les hémoglobinopathies (drépanocytose, bêta-thalassémie, sphérocytose), les troubles du tissu élastique dermique (élastose solaire, élastose calcifiante perforante, élastose dermique focale à apparition tardive de type PXE, élastolyse dermique papillaire de type PXE) et d'autres troubles multisystémiques (cutis laxa), ainsi que les déficiences combinées en facteurs de coagulation vitamine K-dépendants.
Conseil génétique
Le mode de transmission est autosomique récessif, avec un risque de récurrence de 25 % au sein de la fratrie. Un mode de transmission pseudo-dominant, dû à la fréquence élevée des hétérozygotes du ABCC6 (environ 1/200), a parfois été observé. Le conseil génétique devrait être proposé aux familles affectées.
Prise en charge et traitement
Il n'existe pas de traitement spécifique ; les principaux traitements symptomatiques sont l'injection intravitréenne d'agents anti-facteur de croissance de l'endothélium vasculaire (anti-VEGF) (visant à traiter la néovascularisation choroïdienne), le mode de vie, les mesures hypolipidémiques et diététiques (visant à réduire les facteurs de risque vasculaire), la chirurgie vasculaire (visant à traiter l'artériosclérose sévère) et la chirurgie plastique (visant à traiter les plis cutanés excessifs).
Pronostic
Il s'agit d'une maladie fortement débilitante qui progresse tout au long de la vie, l'espérance de vie est cependant normale chez la plupart des patients.
Informations supplémentaires
Article pour tout public
Professionnels
- Article de synthèse
- English (2017)
- Recommandations pour la pratique clinique
- English (2022)
- Français (2021)
- Guide pour le test génétique
- English (2018, pdf)
- Revue de génétique clinique
- English (2020)
Informations complémentaires