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Syndrome des antisynthétases
Définition
Le syndrome des anti-synthétases est une forme cliniquement hétérogène de myopathie inflammatoire idiopathique, caractérisée par une myosite, une arthralgie, un phénomène de Raynaud, un aspect de mains de mécanicien, une pneumopathie interstitielle (ILD) et la présence d'autoanticorps dirigés contre les aminoacyls-ARNt synthétases (anti-ARS).
ORPHA:81
Niveau de classification : Pathologie- Synonyme(s)
:
- Syndrome anti-Jo1
- Prévalence : 1-9 / 100 000
- Hérédité : Non applicable
- Âge d'apparition : Adulte, Troisième age
- CIM-10 : M35.8
- OMIM : -
- UMLS : C2609059
- MeSH : C537778
- GARD: 735
- MedDRA : 10068801
Résumé
Un texte plus récent existe en anglais pour cette maladie
Epidémiologie
La prévalence et l'incidence annuelle sont inconnues. Le syndrome représente un sous-groupe de polymyosite et de dermatomyosite (PM, DM), des troubles dont la prévalence est estimée à environ 1/4 650 individus. Environ un quart de ces patients pourraient présenter un syndrome des anti-synthétases, ce qui conduit à une prévalence mondiale estimée entre 1/25 000 et 1/33 000 individus. Le syndrome affecte deux fois plus les femmes que les hommes.
Description clinique
L'âge d'apparition du syndrome est très variable, avec une moyenne à 50 ans (entre 19 et 82 ans). L'ILD est un des signes principaux. Entre 40-60% des patients présentent dès le début de la maladie des signes respiratoires (dyspnée, toux, dysphagie). L'insuffisance respiratoire peut être aigüe ou se développer graduellement. Certains patients développent une myosite cliniquement évidente, tandis que d'autres présentent des formes hypomyopathiques ou amyopathiques de la maladie. Au début de la maladie, 20-70% des patients présentent une faiblesse affectant les muscles proximaux et axiaux, et plusieurs présentent une myalgie et une raideur musculaire similaires aux présentations légères de PM/DM. Les autres manifestations cliniques principales sont une fièvre, une perte d'appétit, une perte de poids, une arthrite généralement symétrique, une arthralgie, une ténosynovite, un phénomène de Raynaud, une éruption héliotrophique, une dysmotilité oesophagienne et un aspect de mains de mécanicien (fissures et desquamation des parties distales et latérales des mains). Les manifestations rares incluent les signes du châle en V (érythème sur le dos et les épaules, ou au niveau antérieur du cou et du thorax, formant un V) et un érythème périunguéal. Une hypertension artérielle pulmonaire (HAP) a été rapportée comme complication sévère chez certains patients. L'incidence des malignités semble plutôt basse.
Etiologie
Les mécanismes exacts conduisant au syndrome sont inconnus. Des infections virales pourraient contribuer à la formation d'anticorps anti-synthétase. Les gènes HLA-DRB1*0301, DQA1*0501 et DQB1*0201 sont des facteurs de risque pour le développement du syndrome des anti-synthétases anti-Jo-1+.
Méthode(s) diagnostique(s)
Les patients sont principalement positifs pour l'un des sept auto-anticorps anti-synthétase identifiés : l'anti-Jo-1 est le plus fréquent (70% des cas). Le diagnostic repose sur les signes cliniques et est confirmé devant un test sérologique positif pour les anticorps anti-ARS (anti-Jo-1, anti-PL-12, anti-PL-7, anti-OJ, anti-KS). L'ILD est diagnostiquée par tomodensitométrie de haute résolution (HRCT) des poumons. Les taux de créatine kinase (CK) sont souvent élevés de manière significative. L'absence de myosite ou d'ILD n'exclut pas le diagnostic du syndrome des anti-synthétases. Le diagnostic est considéré comme probable chez les patients atteints d'ILD et/ou de myopathie inflammatoire en présence d'anti-ARS.
Diagnostic(s) différentiel(s)
Les diagnostics différentiels incluent d'autres myopathies inflammatoires et l'ILD idiopathique isolée, telle que la pneumonie interstitielle commune. L'atteinte articulaire peut aussi mimer ou se chevaucher à l'arthrite rhumatoïde.
Prise en charge et traitement
Le traitement standard inclut les corticostéroïdes oraux (prednisone) et des agents immunosuppresseurs. Il n'y a pas de consensus sur les régimes de traitement. En fonction de la présentation et de la sévérité de la maladie, les régimes thérapeutiques peuvent inclure l'azathioprine, le méthotrexate, la cyclophosphamide, la cyclosporine, le tacrolimus, le mycophénolate mofétil ou le rituximab. Les signes dermatologiques sont traités de manière efficace par l'hydroxychloroquine. La réponse au traitement immunosuppresseur est généralement bon chez les patients avec une ILD associée.
Pronostic
Le pronostic est réservé dans les cas sévères, et a parfois une issue fatale. Une stabilisation ou une amélioration de la maladie peuvent être atteintes dans les autres cas. La progression de l'ILD est le facteur pronostic principal. L'évolution de la maladie est chronique, et nécessite un traitement sur le long terme.
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- Suomi (2014, pdf)
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